Chaque année en France, des milliers d’hommes sont diagnostiqués d’un cancer de la prostate. Asymptomatique dans la plupart des cas, le cancer de la prostate peut entraîner des complications graves s’il n’est pas détecté à temps.
Le dépistage du cancer de la prostate permet d’identifier ce type de cancer à un stade précoce. Par conséquent, il est crucial d’encourager les hommes à s’informer davantage sur l’importance du dépistage du cancer de la prostate.
Justement, l’objectif de cet article est de vous informer sur le cancer de la prostate et les différents examens de dépistages disponibles, afin de mieux comprendre leur utilité et éventuellement les aborder avec votre médecin traitant.
Cancer de la prostate : court rappel
Prostate : définition et fonction
La prostate est une glande qui fait partie de l’appareil reproducteur masculin. Elle est située sous la vessie, en avant du rectum. Elle entoure le canal de l’urètre qui conduit l’urine de la vessie vers l’extérieur.
La prostate assure plusieurs fonctions essentielles, telles que :
- La sécrétion d’un liquide qui nourrit et protège les spermatozoïdes
- La libération de ce liquide dans l’urètre lors de l’éjaculation
- Le contrôle de la miction grâce à des muscles entourant l’urètre
Cancer de la prostate
Le cancer de la prostate est une affection causée par une croissance et une multiplication de cellules anormales au sein de la prostate.
Dans 90 % des cas, le cancer de la prostate se présente sous la forme d’un adénocarcinome. Ce dernier résulte d’une transformation maligne et progressive des cellules épithéliales de la prostate (cellules qui délimitent la prostate).
L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) ou adénome de la prostate est une affection distincte du cancer de la prostate. Elle consiste en une augmentation non cancéreuse du volume de la prostate, souvent attribuable au vieillissement.
Attention, cependant, il arrive que certains hommes souffrent à la fois d’un cancer de la prostate et d’une hypertrophie bénigne.
Symptômes
Bien souvent, le cancer de la prostate n’occasionne pas de symptômes particuliers, notamment aux premiers stades de la maladie.
Lorsqu’il évolue, il peut engendrer des troubles urinaires tels que :
- Brûlure ou douleur en urinant
- Besoins fréquents et/ou urgents d’uriner
- Fuite urinaire (incontinence urinaire)
- Présence de sang dans l’urine ou le sperme
- Difficulté à uriner (besoin de pousser, miction difficile à commencer ou arrêter, jet d’urine faible ou qui s’interrompt)
- Sensation de ne pas avoir complètement vidé sa vessie après avoir uriné
En absence d’un dépistage du cancer de la prostate, le diagnostic ne peut pas être établi et les prises en charge sont retardées.
Le cancer va ainsi se développer et entraîner des métastases. C’est-à-dire la propagation des cellules cancéreuses de la prostate vers d’autres parties du corps.
Qui devrait se faire dépister, et pourquoi ?
Comme pour le cancer de l’utérus ou du sein chez la femme, ou encore d’autres types de cancer (colorectal, peau, etc.), le dépistage du cancer de la prostate chez l’homme présente plusieurs bénéfices.
L’âge est le principal facteur de risque du cancer de la prostate.
De ce fait, tous les hommes ayant dépassé la cinquantaine devraient réaliser un dépistage du cancer de la prostate. Le dépistage régulier permet d’établir un diagnostic précoce et augmenter les chances de succès du traitement.
À part l’âge, les hommes ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate ont un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate. Ces hommes devraient commencer le dépistage plus tôt, à partir de 45 ans.
D’autre part, les hommes présentant les symptômes cités précédemment sont incités à réaliser un dépistage du cancer de la prostate le plus rapidement possible.
Comment réaliser le dépistage du cancer de la prostate ?
Le dépistage du cancer de la prostate se fait généralement avec deux examens principaux : le toucher rectal et le dosage de l’antigène prostatique spécifique (PSA).
Le toucher rectal
Le toucher rectal est un examen physique réalisé par un médecin. Il consiste à introduire un doigt ganté dans le rectum afin de vérifier :
- Le volume de la prostate
- La consistance
- La texture de la surface de la prostate
Bien que légèrement inconfortable, le toucher rectal est indolore. Pourtant, il ne garantit pas la présence ou l’absence d’une tumeur.
Le dosage de l’anrigène prostatique spécifique
Le dosage de PSA, quant à lui, consiste à mesurer la concentration de l’antigène prostatique spécifique appelé PSA dans le sang. Il s’agit d’une protéine produite par les cellules de la prostate.
Ce test se réalise à travers un simple prélèvement sanguin sans aucune préparation particulière requise
Le taux de PSA est normalement inférieur à 4 ng/mL de sang (nanogramme par millilitre).
Lorsque le taux de PSA est supérieur à cette valeur de référence, cela peut être un indicateur de la présence d’un cancer de la prostate. À l’inverse, il peut arriver qu’un taux de PSA reste normal, même en présence d’un cancer.
En somme, il est recommandé aux hommes de parler avec leur médecin afin qu’il puisse les orienter vers les examens les plus adaptés à leurs situations personnelles.
Les bénéfices et risques liés au dépistage du cancer de la prostate
Le dépistage du cancer de la prostate présente des avantages et des inconvénients qu’il est important de peser avant de procéder à un examen.
Bénéfices
Une détection précoce d’un cancer de la prostate peut :
- Augmenter les chances de guérison.
- Limiter la propagation du cancer et les symptômes associés
- Réduire le risque de décès dû au cancer de la prostate, en permettant de mettre en place un traitement approprié.
Risques
- Les faux positifs sont possibles, c’est-à-dire un résultat suggérant un cancer alors qu’il n’y en a pas. Cela peut entraîner une anxiété pour le patient ainsi que des examens médicaux inutiles.
- Le surdiagnostic est également une préoccupation, c’est-à-dire la détection d’un cancer qui n’aurait pas causé de problèmes de santé s’il n’était pas détecté.
- Certains traitements, suite à un diagnostic, peuvent entraîner des effets secondaires indésirables tels que l’incontinence urinaire, l’impuissance sexuelle et des troubles intestinaux.
Que faire en cas de positivité du dépistage du cancer de la prostate ?
Si une anomalie est détectée lors du dépistage du cancer de la prostate, plusieurs étapes sont mises en place pour déterminer la nature de cette anomalie.
Biopsie de la prostate
Si une anomalie est détectée lors du toucher rectal, une biopsie de la prostate peut être effectuée.
Cette procédure consiste à prélever des échantillons de cellules de la prostate, afin de les analyser en laboratoire pour déterminer si elles sont cancéreuses ou non.
Il est important de rappeler que la détection d’une anomalie ne signifie pas forcément la présence d’un cancer.
Les médecins et les spécialistes sont à même d’évaluer le cas de chaque patient et de proposer les meilleures solutions en fonction de leurs examens et analyses.
Les traitements
En cas de diagnostic positif, plusieurs options de traitement peuvent être envisagées, en fonction de l’étendue du cancer, de l’âge du patient et de sa santé globale.
- La chirurgie : une intervention médicale visant à examiner, enlever ou réparer les tissus (ensemble de cellules) de la prostate.
- La radiothérapie : détruit les cellules cancéreuses au moyen de rayons X ou des implants radioactifs (curiethérapie).
- La chimiothérapie : détruit les cellules cancéreuses de la prostate en administrant des substances chimiques par perfusions intraveineuses.
- L’hormonothérapie : consiste à administrer des médicaments qui bloquent les hormones masculines, essentiellement les testostérones, nécessaires à la croissance des cellules cancéreuses de la prostate.
Conseils et préventions
Il n’existe pas de méthode pour prévenir le cancer de la prostate. Pourtant, il est possible d’exercer une influence sur son mode de vie :
- Consommer suffisamment de fruits et légumes
- Ne pas fumer du tabac, arrêter l’alcool
- Pratiquer des exercices physiques réguliers.
Ressources complémentaires (en France)
En France, il n’existe pas de programme national de dépistage du cancer de la prostate qui s’adresse systématiquement aux hommes. Néanmoins, plusieurs options de diagnostic et de traitement sont disponibles pour les patients.
- Comité de Cancérologie de l’AFU : Ce comité fournit des recommandations professionnelles concernant les options de diagnostic, de traitement et de surveillance du cancer de la prostate ;
- Médecin de CES : Le médecin de CES joue un rôle important dans la détection précoce du cancer de la prostate, en réalisant les examens de routine et en orientant les patients vers les spécialistes appropriés si nécessaire.
Conclusion
Nous avons vu que le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes comme le cas du cancer du col de l’utérus chez les femmes.
Pourtant, avec un dépistage précoce, une survie de plus de 90 % des patients atteints est espérée.
La prévalence du cancer de la prostate reste rare avant 50 ans et elle augmente après cet âge.
Ainsi, un dépistage du cancer de la prostate est recommandé pour les hommes de plus de 50 ans et les hommes à risques élevés (avec antécédents familiaux), ainsi que ceux présentant des symptômes pouvant signaler la présence d’un cancer de la prostate.
Références
Généralités : la prostate
Le PSA total : indicateur pour l’urologue
https://curie.fr/dossier-pedagogique/cancer-de-la-prostate-symptomes-et-circonstances-de-decouverte
https://urologue-paris-messas.fr/prostate/taux-de-psa/
https://cancer.ca/fr/cancer-information/cancer-types/prostate/treatment
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-prostate/traitement
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-prostate/symptomes-diagnostic