Une échographie transrectale de la prostate encore appelée sonogramme de la prostate ou ultrasonographie transrectale est une procédure courante d’imagerie médicale utilisée pour visualiser la structure de la prostate et de ses tissus avoisinants.
Comprendre l’importance de cette exploration peut susciter plusieurs interrogations et préoccupations, cependant, il est primordial de souligner que cette technique, bien qu’elle soit légèrement invasive, ne cause aucune douleur.
Dans cet article, nous allons aborder le principe d’une échographie transrectale de la prostate, ses principales indications ainsi que ses avantages et ses limites.
Echographie transrectale de la prostate : 5 points à retenir
Qu’est-ce qu’une échographie transrectale de la prostate ?
L’échographie transrectale est une méthode d’imagerie médicale utilisant des ondes sonores de haute fréquence.
Elle implique l’utilisation d’un échographe équipé d’un transducteur ultrasonore, ou sonde endocavitaire, pour émettre des ondes ultrasonores à travers la paroi du rectum, permettant ainsi l’exploration de la prostate et des tissus avoisinants.
Les ultrasons émis se réfléchissent sur les organes et produisent un écho dont le retour permet la création d’images sur l’écran.
L’échographie transrectale de la prostate permet d’évaluer avec plus de précision la structure de la prostate et de ses glandes annexes (vésicules séminales) notamment le volume, la taille, la consistance, la sensibilité, la présence de lésions anormales, etc.
Rappel sur l’anatomie de la prostate
La prostate fait partie de l’appareil reproducteur et urinaire masculin. C’est une glande qui fait environ la taille d’une noix, mais elle peut augmenter de volume avec l’âge, notamment vers la fin de la quarantaine ou le début de la cinquantaine.
La prostate est située en profondeur dans le bassin, sous la vessie et devant le rectum. Elle entoure de part et d’autre l’urètre prostatique (partie de l’urètre qui passe à travers la prostate).
Echographie transrectale de la prostate : quelles sont les indications ?
Une ETR ou échographie transrectale est souvent indiquée pour faire le dépistage d’un cancer de la prostate devant :
- Un taux élevé de PSA ou antigène spécifique de la prostate après le dosage.
- Un toucher rectal anormal effectué par le médecin notamment :
- La perception d’une grosseur suspecte entre autres un nodule induré, une masse ou une tuméfaction au niveau de la prostate ou des glandes annexes.
- Une anomalie de consistance tel qu’une induration des tissus de la prostate.
- Un contour irrégulier de la glande.
- Une prostate douloureuse au toucher.
L’échographie transrectale est non seulement utilisée pour guider les biopsies de la prostate, permettant l’examen des tissus prostatiques pour détecter le cancer, déterminer le type et le stade de la maladie, mais aussi pour investiguer les symptômes urinaires tels que les difficultés à uriner, la pollakiurie, la rétention d’urine, les douleurs lors de la miction.
De plus, cet examen est couramment prescrit pour diagnostiquer l’hypertrophie de la prostate et pour évaluer les causes d’infertilité masculine, identifiant la présence de kystes ou d’obstacles affectant le système reproducteur masculin.
L’échographie transrectale peut aussi être utilisé à visée thérapeutique pour le traitement d’un cancer ou des affections bénignes (non cancéreuse) de la prostate et des structures adjacentes.
Par exemple, les médecins peuvent avoir recours à une échographie transrectale lors des thérapies focales par photothérapie dynamique à visée vasculaire dans le traitement des cancers de la prostate ou pour installer un implant en vue d’une curiethérapie ou encore pour pratiquer une cryochirurgie.
Contre-indications : ce que vous devez savoir
L’échographie transrectale en elle-même ne présente aucun risque pour les patients en raison du risque d’irradiation. Cependant, dans certains cas, la procédure n’est pas recommandée, voire contre-indiquée.
Toutefois, il est important d’informer le médecin ou le technicien de toute condition médicale existante particulière qui pourrait rendre la procédure inadaptée.
Les contre-indications les plus courantes sont :
- La présence d’hémorroïdes internes et/ou externes saignantes qui risque d’entraîner une vive douleur et un saignement massif qui entraverait la qualité de l’examen.
- Les fissures anales qui saignent abondamment ou surinfectées.
Comment se préparer pour une échographie transrectale de la prostate ?
Afin d’obtenir un bon résultat, l’échographie transrectale exige une préparation particulière.
Avant l’examen
- Si vous prenez des médicaments anticoagulants, votre médecin peut vous conseiller d’interrompre leur prise 7 à 10 jours avant l’examen d’uroscanner.
- Un lavement sera effectué 1 à 4 heures avant l’intervention pour permettre de nettoyer le côlon et le rectum et ainsi faciliter la réalisation de l’examen.
- Juste avant l’intervention, l’équipe de soins vous demandera probablement d’uriner pour vider votre vessie.
- Par mesure préventive, votre médecin pourrait éventuellement vous prescrire un antibiotique à commencer la veille de votre examen, si une biopsie sous échographie transrectale est programmée.
- Cet examen ne nécessite pas de jeûne préalable.
- Durant l’intervention, vous porterez une chemise d’hôpital et serez couvert par un drap, donc ne vous préoccupez pas outre mesure des vêtements à apporter.
- Essayez d’arriver une heure et demie avant l’heure du rendez-vous pour d’éventuels autres préparatifs et pour remplir les documents nécessaires.
Quoi ramener ?
Pour votre rendez-vous d’échographie transrectale, une bonne préparation est essentielle pour assurer un déroulement optimal et dans les meilleures conditions.
Voici alors une liste exhaustive des documents que vous devez rapporter :
- Votre ordonnance originale et une liste de tous les médicaments que vous prenez actuellement.
- Les résultats de vos analyses sanguines et autres bilans, s’ils ont été prescrits ou requis par votre médecin pour expliquer certains symptômes ou diagnostics.
- Les examens radiologiques antérieurs et les comptes-rendus d’opérations ou d’hospitalisations à votre disposition.
- Votre carte VITALE de sécurité sociale et son attestation afin d’obtenir les remboursements et garantir un suivi.
- Votre carte de mutuelle ou autre assurance privée si nécessaire.
Comment se déroule une échographie transrectale de la prostate ?
Une échographie transrectale est généralement réalisée par un médecin radiologue. L’examen dure habituellement de 15 à 30 minutes. Une hospitalisation ne sera pas nécessaire, vous pourrez rentrer à la maison le jour même.
- Lors de l’examen, on vous demandera de vous allonger sur le côté gauche avec les genoux repliés sur votre thorax.
- Le praticien procède ensuite à la préparation de la sonde en mettant un couvercle de protection et un lubrifiant sur le transducteur ultrasonore (sonde).
- Il insère ensuite la sonde, qui est d’environ 1 centimètre de diamètre soit la largeur d’un doigt, dans le rectum.
- Quand le transducteur sera en place dans le rectum, vous pourriez ressentir une légère pression ou une sensation de plénitude rectale similaire à la sensation que vous ressentez lorsque vous avez envie d’aller à la selle.
- Dans le cas d’une évaluation de la prostate en lien avec une suspicion de cancer, des biopsies à l’aiguille fine seront faites simultanément. Les échantillons prélevés seront acheminés pour des analyses approfondis en coupes fines.
- Une fois l’examen fini, le médecin retire délicatement la sonde endorectale et vous demandera de vous rhabiller.
Les résultats de l’échographie transrectale peuvent être donnés immédiatement après l’examen. Cependant, les résultats de l’examen anatomo-pathologique des échantillons de tissus prélevés peuvent prendre jusqu’à 2 à 4 semaines.
Quels sont les résultats possibles ?
Une échographie de la prostate peut mettre en évidence :
- Une hyperplasie bénigne de la prostate autrement une augmentation de la taille de la prostate.
- Une inflammation du tissu prostatique ou une infection appelée prostatite
- Une lésion tissulaire pouvant faire suspecter un cancer de la prostate.
Il est important de noter que l’échographie transrectale permet de détecter des zones suspectes dans la prostate, mais elle ne permet pas de confirmer la présence d’un cancer. Seuls les résultats de la biopsie permettent de déterminer la nature maligne ou bénigne des lésions.
Si une région anormale est détectée à l’échographie transrectale, mais que les résultats histopathologiques reviennent négatifs, autrement une absence de tissu cancéreux dans les prélèvements biopsiques, il se peut qu’on doive refaire une autre biopsie de la prostate 6 à 12 mois plus tard si :
- Le taux de PSA hausse.
- Des lésions précancéreuses ont été observées lors de la première biopsie.
La mise en place du protocole thérapeutique repose donc majoritairement sur les résultats de la biopsie.
Quels sont les avantages d’une échographie transrectale de la prostate ?
L’échographie transrectale de la prostate est une technique d’imagerie qui possède plusieurs avantages.
- C’est est un excellent examen pour appréhender l’état global de l’appareil urinaire et génital profond de l’homme sans avoir recours à l’utilisation des rayons X, assurant ainsi une absence absolue de risque d’irradiation.
- C’est aussi un examen qui n’est pas non plus onéreux et ne requiert pas de matériel d’un coût extrêmement élevé pour être réalisé.
- L’un des avantages majeurs de l’échographie est sa capacité à visualiser en temps réel les organes en mouvement, ce qui permet de diagnostiquer rapidement certaines pathologies telles que les tumeurs.
- L’échographie transrectale est un examen non invasif et non douloureux et ne comporte donc aucun danger.
- C’est un examen reproductible et c’est un excellent examen pour suivre l’évolution d’une pathologie telle qu’une HBP ou une hypertrophie bénigne de la prostate, surtout si cette surveillance est réalisée par le même technicien.
Quels sont les limites d’une échographie transrectale ?
Néanmoins, cet examen possède aussi ses limites qui incitent le médecin à avoir recours à d’autres techniques d’imageries médicales tels que le scanner ou l’IRM.
Ces derniers offrent plus de précision sur la prostate et ses glandes annexes et plus de netteté quant à la qualité de l’image.
- L’échographie est fortement influencée par les compétences et l’expérience du technicien, ce qui conditionne la qualité et la fiabilité des résultats obtenus.
- La précision diagnostique de l’échographie est assez réduite pour les lésions tumorales. Elle se limite le plus souvent à la découverte de l’anomalie pour passer le relais à d’autres investigations plus performantes.
Où réaliser une échographie transrectale près de chez moi ?
Si vous recherchez une échographie transrectale près de chez vous, la première étape consiste à contacter le centre d’imagerie médicale le plus proche. C’est un examen assez courant proposé dans de nombreux hôpitaux et cliniques de santé.
Voici un site qui pourra vous aider dans votre quête, cliquez ici.
Foire aux questions
L’échographie transrectale est-elle douloureuse ?
L’échographie transrectale en elle-même n’est pas douloureuse. Néanmoins si elle est couplée à la biopsie de la prostate, vous pourrez ressentir une légère sensation douloureuse au moment de l’examen.
Quels sont les effets secondaires de la biopsie de la prostate réalisée à l’aide d’une échographie transrectale ?
Quelques effets secondaires peuvent se manifester dans les heures ou jours suivants l’intervention comme :
- Un saignement au rectum pendant quelques jours.
- Une sensibilité pelvienne et une douleur
- Une hématurie (présence de sang dans les urines) ou la présence de sang dans le sperme pendant les 6 semaines suivants l’intervention.
- Une infection
- L’apparition des symptômes urinaires en l’occurrence : une pollakiurie (miction fréquente), un jet urinaire faible, une miction goutte à goutte ou une miction douloureuse.
Combien coûte une échographie transrectale ?
Une échographie transrectale coûte en moyenne de 60 €. Mais les tarifs varient en fonction du praticien et de l’établissement.
Quels sont les examens complémentaires à l’échographie transrectale de la prostate ?
- La débitmètrie qui renseigne principalement sur la qualité de la miction.
- L’uréthro cystographie mictionnelle rétrograde pour rechercher un rétrécissement de l’urètre.
- La fibroscopie uréthro-vésicale qui est une endoscopie du bas appareil urinaire.
- Le scanner abdomino-pelvien si l’échographie transrectale a permis de déceler de façon fortuite une tumeur.
- L’IRM multi paramétrique de la prostate si un cancer est suspecté.
Références
Role of transrectal ultrasonography in prostate cancer – PubMed (nih.gov)
Prix échographie : quel remboursement ? (april.fr)