La glande thyroïde est parmi les glandes les plus importantes pour l’organisme, chez le chien comme chez l’Homme, puisqu’elle régule le métabolisme. L’hypothyroïdie est le trouble endocrinien le plus fréquent chez le chien.
L’hypothyroïdie est l’incapacité de la glande thyroïde à produire suffisamment d’hormones thyroïdiennes. Son dysfonctionnement retentit sur les grandes fonctions de l’organisme.
La maladie est plus fréquente chez les chiens d’âge moyen et élevé, mais elle peut survenir à tout âge. En moyenne, les chiens ont sept ans au moment du diagnostic. Il n’existe aucune différence entre les sexes et le nombre de cas d’hypothyroïdie.
Cette maladie hormonale se développe généralement sur le long terme, et les symptômes apparaissent progressivement. Ils peuvent être non spécifiques et ressembler à d’autres maladies. Un chien souffrant d’hypothyroïdie peut paraître plus âgé qu’il ne l’est. Contacter le vétérinaire si vous pensez que votre chien souffre d’hypothyroïdie.
Les sections suivantes expliquent les causes de l’hypothyroïdie chez les chiens, les symptômes qu’elle provoque. Nous vous expliquons également la manière dont elle est traitée. Nous allons vous donner toutes les réponses dans notre article. Car agir vite, c’est sauver une vie !
Zoom sur le fonctionnement de la thyroïde chez le chien
La thyroïde est une glande endocrine (= qui sécrète des substances qui sont directement déversées dans le sang) située à la face antérieure du cou.
Elle sécrète les hormones thyroïdiennes appelées T4 et T3. L’hormone thyroïdienne inactive, la lévothyroxine (T4), est libérée dans la circulation sanguine et convertie en sa forme active, la triiodothyronine (T3), dans les cellules du corps. Leur production est régie par une autre hormone, la TSH, produite par l’hypophyse (une glande située à la base du cerveau).
La sécrétion de la TSH est elle-même régulée par la TRH, produite par l’hypothalamus. Le taux d’hormones thyroïdiennes est maintenu constant par un système de rétro contrôle : la TSH augmente en réponse à des taux hormonaux faibles ou diminue dans le cas inverse.
Les hormones thyroïdiennes jouent un rôle essentiel dans la régulation du métabolisme et du bon fonctionnement de l’organisme (système nerveux, la consommation en oxygène et sur la croissance…etc).
C’est quoi l’hypothyroïdie?
L’hypothyroïdie est le trouble hormonal le plus commun chez le chien. Il survient lorsque la glande thyroïde est incapable de produire suffisamment d’hormones thyroïdiennes. Le métabolisme est ralenti, ce qui entraîne également un ralentissement de l’ensemble des fonctions corporelles.
Comment le chien devient-il hypothyroïdien ?
La plupart des hypothyroïdies sont dues à une diminution de la masse de la thyroïde, ce qui entraîne un déficit en hormones thyroïdiennes.
Deux mécanismes peuvent expliquer ce phénomène :
- Dans le cas de la thyroïdite lymphoplasmocytaire, elle survient lorsque des anticorps produits par l’organisme attaquent et détruisent la glande thyroïde. Autrement dit, la thyroïdite lymphoplasmocytaire est une maladie auto-immune : le système immunitaire de votre chien se retourne contre son propre corps et attaque sa thyroïde.
- Dans le cas d’une atrophie (perte de tissus) idiopathique, les cellules thyroïdiennes sont progressivement remplacées par des cellules graisseuses ( il s’agit d’une maladie dégénérative au cours de laquelle le tissu thyroïdien normal est alors remplacé par du tissu graisseux).
Bon à savoir: l'atrophie de la thyroïde peut être présente dès la naissance. Il s'agit alors d'une hypothyroïdie congénitale. Ce cas est très rare et les conséquences sont rapidement dramatiques avec la mort du chiot avant le sevrage.
La cause principale d’hypothyroïdie chez le chien est la thyroïdite lymphocytaire.
Cette maladie auto-immune est héréditaire et plusieurs races de chiens y sont prédisposées (le Golden retriever, le Setter irlandais, le Airedale, le Teckel, le Beagle, l’épagneul, le Doberman, le Poméranien).
On doit donc éviter de faire reproduire les chiens atteints d’hypothyroïdie.
D’une autre part, la thyroïde et son fonctionnement peuvent être perturbés par de nombreux éléments :
- Prise de médicaments (corticoïdes, progestatifs, anti-épileptiques, salicylées, furosémide, sulfamides),
- Affections hépatiques,
- Vieillesse,
- Maladie générale débilitante (diarrhée chronique, insuffisance rénale),
- Tumeurs de la thyroïde,
- Carence en iode.
On peut donc classer les causes de l’hypothyroïdie chez le chien comme suit :
– Maladie auto immune entraînant un manque de production des hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie primaire)
– Maladie de l’hypophyse qui empêche la sécrétion de la TSH (hypothyroïdie secondaire)
– Maladie de l’hypothalamus qui empêche la sécrétion de la TSR (hypothyroïdie tertiaire).
Quels sont les chiens touchés par la maladie ?
Cette maladie endocrinienne est assez courante chez les chiens et se déclare chez le chien adulte moyen, en général entre ses 3 et 8 ans.
Il n’y a pas de prédisposition particulière des mâles ou des femelles, par contre certaines races sont plus souvent touchées que d’autres. On y retrouve les Labradors, les Golden Retriever, les Setter Irlandais, les Cocker Spaniel et les Doberman notamment. Elle peut être plus précoce pour les grandes races.
Comment reconnaître une hypothyroïdie chez le chien ?
Un chien qui souffre d’hypothyroïdie peut présenter certains des symptômes suivants :
- Un manque de dynamisme, une fatigue, une baisse d’activité
- faiblesse et raideur musculaire, etc.
- Des troubles du comportement
- Une prise de poids,
- un œdème du visage
- Une perte de poils, une baisse de la qualité du pelage
- tendance accrue aux infections cutanées (une hyperpigmentation de la peau ou une présence de squames au niveau cutané..etc)
- Une accumulation de lipides au niveau de la cornée
Bon à savoir: les chiens hypothyroïdiens peuvent aussi présenter des troubles cardiovasculaires, nerveux et des troubles de la reproduction.
Le manque d’hormones thyroïdiennes s’exprime différemment selon les animaux. Il se peut donc que vous n’observiez pas tous les signes décrits, mais seulement certains.
Comment diagnostiquer cette maladie ?
En fonction de l’examen clinique et des informations que vous pourrez donner sur ce que vous avez constaté chez votre chien, votre vétérinaire proposera divers examens sanguins et tests biochimiques pour objectivez l’hypothyroïdie:
Plusieurs tests sanguins sont disponibles mais le dosage sanguin de la « T4 » et la « TSH » sont les plus souvent recommandés.
Bon à savoir: il est important de mesurer le LDL-cholestérol, car son augmentation par rapport au HDL-cholestérol peut indiquer un déficit thyroïdien. En règle générale, un chien souffrant d’hypothyroïdie présente un déficit en T4, associé à un taux élevé de TSH, ainsi qu’une augmentation du cholestérol et des lipides sanguins.
De plus, l’imagerie médicale (échographie, scintigraphie) va compléter la liste des anomalies de la thyroïde aidant à établir un diagnostic :
- L’échographie thyroïdienne, constitue la technique de choix pour l’évaluation de la morphologie de la glande thyroïde. Elle permet de diagnostiquer un goitre, une atrophie de la glande ou un carcinome thyroïdien suspecté.
- La scintigraphie thyroïdienne est la seule technique d’imagerie qui apporte des informations sur l’état fonctionnel de la thyroïde:
Dans le cas de l’hypothyroïdie congénitale, la scintigraphie permet de détecter un tissu thyroïdien ectopique ou atrophié, ou une hypoabsorption du marqueur par la glande. Ceci est important, car une non-migration de la thyroïde, un sous-développement de la glande ou une absence de marqueurs peuvent indiquer une anomalie génétique potentiellement héritée des parents.
En résumé, pour poser un diagnostic de l’hypothyroïdie, le vétérinaire a besoin de soumettre le chien à un bilan sanguin afin de vérifier les dosages hormonaux, le taux de cholestérol et de triglycérides. Dans certains cas, un scanner, une échographie ou autre examen d’imagerie s’avère indispensable.
Quel traitement est envisageable ?
Du fait de la destruction des cellules de la glande, le traitement consiste en une supplémentation hormonale (lévothyroxine synthétique (L-T4)) à vie. Les effets sont visibles au bout de quelques semaines et le rétablissement complet ne se fait qu’au bout de plusieurs semaines ou mois.
La quantité de levothyroxine administrée au chien est très nettement supérieure à celle qu’un homme recevrait car le métabolisme de l’hormone est différent entre les 2 espèces
- L’homme élimine la moitié de sa T4 en 7 jours, le chien en seulement 18 heures
- L’absorption intestinale est plus faible chez le chien (10-50%) que chez l’homme (50-80%)
Après environ 4 à 8 semaines de traitement, de nouveaux examens sanguins sont effectués et la dose est ajustée le cas échéant.
Il est nécessaire de faire un suivi régulier chez le vétérinaire (2 à 3 fois par an) afin de bien réadapter les doses d’hormones à administrer et qui peuvent varier au cours de la vie.
Bon à savoir: les effets secondaires sont rares, ils sont le fait d’un surdosage : troubles du comportement (agitation, tremblements), amaigrissement, respiration rapide, augmentation de la prise de boisson, augmentation de l'appétit, diarrhée, tachycardie.
Le traitement d’une hypothyroïdie fonctionnelle ( provenant d’une maladie (ex : infection, syndrome de Cushing, diabète, insuffisance rénale, hépatique), prise de certains médicaments…) est diffèrent de celui des hypothyroïdies « vraies ».
Quel pronostic ?
La prise en charge de l’animal atteint d’une hypothyroïdie doit toujours être envisagée sur le long terme, mais le pronostic est très bon, dès lors que le chien hypothyroïdien est stabilisé grâce à son traitement.
Son espérance de vie est alors identique à celle des animaux non hypothyroïdiens. De même, les chiens qui sont traités à vie avec des médicaments ont une espérance de vie normale.
Conclusion
Bien que l’hypothyroïdie soit la plus fréquente endocrinopathie du chien. Cette maladie ne concerne pas uniquement les vieux chiens et qu’elle peut prendre des formes variées.
Elle entraîne donc des troubles variés et parfois grave mais est en général facilement prise en charge une fois diagnostiquée.
Heureusement, l’hypothyroïdie est une maladie qui se traite facilement. Les traitements consistent en la prise journalière (une à deux fois par jour selon le cas) d’hormones thyroïdiennes synthétiques, et ce pour toute la vie de l’animal.
Références
https://www.vetopedia.fr/hypothyroidie-canine/
https://www.monvt.eu/maladies-de-la-peau/maladies-endocriniennes/hypothyroidie-thyroide-chien/
https://www.cliniqueveterinairesaintromain.fr/publication/show.aspx?item=610