L’implant dentaire, aussi appelé « ancrage dentaire », est un dispositif médical vissé sur l’os de la mâchoire. C’est une racine artificielle sur laquelle sera ancrée une prothèse fixe (couronne, bridge) ou une prothèse amovible (appareil dentaire).
L’implant dentaire est fabriqué en biomatériaux, généralement en titane. Sa pose nécessite un bon état osseux pour pouvoir le supporter. Dans cette perspective, si besoin, une greffe osseuse dentaire pourrait être effectuée avant ou en même temps de la pose de l’implant dentaire.
Si vous voulez tout savoir sur l’implant dentaire, vous êtes au bon endroit. Dans cet article, vous trouverez les réponses à toutes vos questions sur ce sujet. Les différents types d’implant dentaire, la procédure chirurgicale de sa pose sans oublier les risques et bien plus encore seront relatés dans ce qui suit.
Les 5 points essentiels
Implant dentaire : pour qui ?
L’implant dentaire remplace la racine dentaire naturelle absente ou en mauvais état. De ce fait, il est entre autres proposé aux :
- personnes qui souffrent de maladies parodontales compliquées, chez qui les dents n’arrivent plus à tenir en place suite à une récession gingivale ;
- personnes victimes d’un traumatisme qui présentent une fracture dentaire touchant la racine et dont la dent est irrécupérable ;
- personnes atteintes de kystes dentaires qui altèrent la racine de la dent ;
- personnes qui supportent mal le dentier.
Les différents types d’implant dentaire
Il existe plusieurs types d’implants dentaires. Le choix de l’implant à utiliser est souvent dicté par les conditions osseuses du patient.
Types d’implant dentaire : selon la forme
La plupart des implants dentaires prennent la forme d’une vis cylindro-conique avec état de surface rugueux.
Implant dentaire classique
Il est en forme de vis classique de 10 à 20 mm de longueur. C’est l’implant dentaire le plus utilisé actuellement. Il nécessite de très bonnes conditions osseuses. Au cas où le volume osseux est insuffisant, une greffe osseuse dentaire doit être réalisée avant ou en même temps de sa pose.
Implant dentaire court
Mesurant de 5 à 10 mm de longueur, ce type d’implant permet d’éviter la greffe osseuse chez un patient possédant au moins 6 mm d’os.
Implant dentaire basal ou zygomatique
Il a la forme d’un implant dentaire classique mais il est plus long, environ 40 à 70 mm. Il s’insère dans l’os zygomatique (os de la face qui correspond au relief palpable de la pommette) et permet d’éviter la greffe osseuse dentaire chez les patients ayant perdu beaucoup d’os à la mâchoire supérieure et chez qui le volume osseux est trop faible pour avoir un implant court.
Diskimplant
Se présentant sous forme de « T », le diskimplant s’insère latéralement après une coupe par un cutter circulaire. Il est indiqué lorsque l’implant classique ne peut être utilisé notamment quand la greffe osseuse dentaire a échoué.
Type d’implant : selon les matériaux
Titane
C’est le matériau de choix. Il est apprécié pour sa grande biocompatibilité, sa résistance et sa facilité d’utilisation.
Zircone
En cas d’allergie au titane, la zircone est le matériau d’alternative. Résistant, la zircone a les inconvénients d’être délicat à la pose et d’être onéreux.
PEEK
C’est une composite thermoplastique semi-cristallin qui, pour le moment, n’est pas très utilisé par les professionnels.
Types d’implant selon l’implantation
Implantation dans l’os
C’est le type d’implantation le plus répandu. L’implant dentaire est ancré dans l’os de la mâchoire.
Implantation sous-périostée
L’implant dentaire est posé sous les gencives. Ce type d’implantation est d’usage exceptionnel. Il est recommandé aux patients ayant une mâchoire basse ou fine.
Le déroulement de la pose d’un implant dentaire
La procédure chirurgicale habituelle
Avant la pose
Le chirurgien-dentiste évalue la condition bucco-dentaire. Outre l’examen clinique, il examine le DentaScanner du patient. Cet examen d’imagerie lui permet de déterminer la hauteur et l’épaisseur de l’os où l’implant sera ancré et de décider si une greffe osseuse dentaire est nécessaire ou non.
La pose proprement dite
De façon générale, la pose d’un implant dentaire se fait sous anesthésie locale et dans une salle aseptisée. La procédure se déroule en trois phases successives.
Phase d’implantologie dentaire
Cette première phase de la pose de l’implant dentaire consiste à décoller un lambeau de gencive en suivant l’os de la mâchoire. Puis, le chirurgien-dentiste va réaliser un forage d’environ 2 à 3 mm de diamètres et 8 à 12 mm de profondeur dans l’os pour y visser l’implant. Ensuite, le chirurgien-dentiste peut procéder sous deux méthodes.
La méthode suédoise
Dite « méthode enfouie », elle se passe en deux temps. Une fois que l’implant est vissé, le chirurgien le recouvre d’une vis de cicatrisation. Puis, il va suturer le lambeau décollé sur l’implant et sa vis de cicatrisation. Ainsi, l’implant sera totalement recouvert, d’où l’appellation de «méthode enfouie ».
La méthode suisse
Elle se fait en une « seule » étape. Le chirurgien recouvre l’implant par une vis de cicatrisation et suture le lambeau seulement sur le col de l’implant. Contrairement à la méthode précédente, l’implant sera totalement visible.
Phase d’ostéo-intégration
Cette phase est une phase de cicatrisation. Elle correspond à la période pendant laquelle l’os se reforme et se fixe solidement sur l’implant dentaire. Cette phase dure de 3 à 6 mois.
Quand l’os est complètement intégré, la vis de cicatrisation est retirée. Selon la méthode utilisée, le chirurgien :
- fait une incision pour pouvoir accéder à la vis de cicatrisation et la retirer (si méthode suédoise) ;
- la retire directement (méthode suisse).
Phase prothétique
Le chirurgien commence par visser une tige dans l’implant pour prendre une empreinte qui servira à la fabrication de la prothèse. Puis, il finira par visser une petite tige en métal sur le pilier, aussi appelé faux-moignon, dans la partie supérieure de l’implant dentaire et sur lequel la prothèse va être scellée.
Le « Flapless »
C’est une intervention qui se fait sans ouvrir la gencive et sans point de suture. Le chirurgien-dentiste fait une ouverture circulaire correspondant au diamètre de l’implant (4 à 5 mm) dans la gencive. Le flapless a un taux de réussite inférieur à la chirurgie habituelle. D’ailleurs, il est complètement délaissé par les pratiquants.
Implantologie dentaire avec la robotique
La robotique permet au chirurgien de visualiser l’axe de forage où sera mis l’implant et de planifier son intervention. Pour le moment, cette implantation technologique a peu d’adeptes.
Pose d’implant dentaire : les risques
Comme tout acte chirurgical, la pose d’un implant dentaire comporte des risques. Ce sont :
- Les infections : des bactéries s’infiltrent dans le site de l’implant et provoque une infection appelée « péri-implantite » ;
- L’hémorragie
- L’échec : le risque de rejet de l’implant dentaire est estimé à moins de 5% des cas ;
- La lésion nerveuse ou vasculaire : c’est un risque rare (1% des cas). Si jamais un nerf ou un vaisseau est touché au cours de l’intervention, le patient perd la sensibilité au niveau du visage ou ressent des engourdissements.
Les contre-indications à l’implant dentaire
Une bonne santé bucco-dentaire et un bon état de l’os qui va recevoir l’implant sont les deux conditions de la pose d’un implant dentaire. En cas de maladie dentaire ou gingivale, elle sera traitée avant la pose d’un implant dentaire.
Par ailleurs, la pose d’un implant dentaire est contre-indiquée aux :
- Femmes enceintes ;
- Patients cardiaques ;
- Diabétiques ;
- Patients sous traitements chimiothérapiques, immunosuppresseurs, antiplaquettaires ou ralentisseurs de remodelage osseux (particulièrement contre l’ostéoporose) ;
- Patients atteints de troubles psychologiques ;
- Personnes atteintes de bruxisme sévère ;
- Personnes tabagiques : le tabac retarde la cicatrisation et augmente les risques d’échec de l’intervention ;
- Enfants et adolescents qui n’ont pas fini la croissance des os de la mâchoire (vers l’âge de 15 à 18 ans).
Que faire après la pose d’implant dentaire ?
Tout d’abord, sachez qu’un implant dentaire nécessite de l’entretien en fonction de la prothèse posée. D’ailleurs, comme le révèle l’étude faite par le Dr Aurore Blin publiée dans les actualités pharmaceutiques, des conseils d’hygiène sont indispensables à la pose de l’implant dentaire. Votre dentiste vous les communiquera.
Quoi qu’il en soit, il y aura une période de transition de quelques semaines après la pose d’implant.
- Commencez par consommer des aliments liquides, notamment pendant les deux premières semaines : soupe ou yaourt ;
- Continuez par reprendre une alimentation normale à partir de la troisième. Toutefois, il est recommandé de couper finement vos aliments et d’éviter les aliments trop durs jusqu’au deuxième mois.
- Généralement, vous retrouvez l’activité normale de votre buccale à partir du troisième mois de l’intervention chirurgicale.
Implant dentaire : quid du prix et du remboursement ?
La pose d’un implant dentaire est comptée parmi les actes « hors nomenclatures » (« HN »). De ce fait, les tarifs sont libres. En France, actuellement, la fourchette de prix d’une pose d’un implant oscille entre 800 à 2 000 € auquel doivent s’ajouter entre autres les prix de la couronne et du pilier (faux-moignon).
Avant de vous faire poser un implant dentaire, demandez un devis à votre chirurgien-dentiste. Le devis doit comporter :
- Le prix de l’implant
- Le prix du pilier (ou faux-moignon)
- Le prix de la vis de cicatrisation sur implant
- Le prix de la prothèse dentaire
- Le prix de la mise en fonction
- Le prix des interventions chirurgicales (extraction, greffe osseuse, curetage, etc.)
Pour ce qui est des remboursements, l’Assurance Maladie ne rembourse pas les implants dentaires. Pour vous appuyer financièrement, tournez-vous vers des mutuelles de santé. Certaines d’entre elles prennent en charge l’implant dentaire sur la base d’un forfait.
Références
Implantologie dentaire
https://fr.wikipedia.org/wiki/Implant_dentaire
Guide complet de l’implant dentaire : pourquoi et comment se le faire poser ?