Infiltration du rachis cervical : Guide complet

Article rédigé par le 1 décembre 2023
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En raison de la complexité anatomique du rachis cervical et de sa fonction dynamique, cette partie de la colonne vertébrale est sujette à diverses affections qui peuvent entraîner des douleurs et une altération des fonctions.

Face à ces symptômes, l’infiltration du rachis cervical émerge comme une méthode thérapeutique efficace, offrant un soulagement de la douleur et une restauration des capacités dans certains cas précis.

Que vous soyez un patient envisageant cette option thérapeutique ou simplement désireux d’en savoir plus sur les traitements du rachis cervical, cet article sera une ressource précieuse pour mieux appréhender cette pratique médicale.

Zoom sur le rachis cervical

Le rachis cervical est la partie supérieure de la colonne vertébrale constitué de sept vertèbres, nommées C1 à C7. Il est divisé en deux parties distinctes : le rachis cervical supérieur et le rachis cervical inférieur.

Le rachis cervical supérieur est constitué des deux premières vertèbres, C1 et C2, communément appelées l’atlas et l’axis. Ces vertèbres présentent une anatomie particulière et jouent un rôle essentiel dans la mobilité de la tête.

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Le rachis cervical inférieur est composé de cinq vertèbres, désignées de C3 à C7. À ce niveau, les nerfs qui innerveront les membres supérieurs émergent.

Qu’est-ce qu’une infiltration du rachis cervical ?

L’infiltration consiste à administrer directement un agent thérapeutique par injection sur le site à traiter. Cette méthode vise à permettre une action ciblée du principe actif au niveau local, tout en limitant sa diffusion.

Dans le contexte des infiltrations cervicales, les médicaments couramment utilisés sont souvent des anti-inflammatoires tels que les corticoïdes.

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L’injection se réalise au niveau de l’espace graisseux épidural du canal rachidien, qui correspond à l’espace situé entre l’os et la dure-mère, la membrane externe entourant la moelle épinière .Cette procédure est connue sous le nom d’infiltration épidurale cervicale ou d’infiltration péridurale cervicale.

Pour une réalisation optimale, elle est généralement effectuée sous guidage scanographique afin de garantir une précision et une sécurité maximales.

Infiltration du rachis cervical : quand la pratiquer ?

L‘infiltration cervicale est utilisée pour traiter certaines affections de la colonne vertébrale cervicale, notamment :

Sachez qu’on ne considère presque jamais l’infiltration cervicale en premier lieu. En effet, suite à une affection du rachis cervical, on commence généralement par un traitement conservateur comprenant des médicaments, et de la kinésithérapie (physiothérapie).

Ce n’est qu’après 3-6 mois de traitements conservateurs non concluants qu’on considère des approches plus invasives. Ceci implique que la douleur continue de limiter les activités quotidiennes, et ne s’améliore pas avec le temps.

Quand faut-il l’éviter ?

L‘infiltration du rachis cervical peut être contre-indiquée dans les situations suivantes :

  • En cas de déficit neurologique important, afin de prévenir toute aggravation des symptômes.
  • En présence de problèmes plaquettaires, tels qu’un dysfonctionnement plaquettaire ou une thrombopénie, qui pourraient augmenter le risque de complications hémorragiques.
  • En cas de troubles de la coagulation, notamment chez les patients atteints d’hémophilie ou prenant des traitements anticoagulants, en raison du risque accru de saignements.
  • En cas d’infection active en cours, afin d’éviter toute propagation de l’infection à la suite de l’infiltration.
  • En présence d’un antécédent de traumatisme cervical, puisque cela pourrait potentiellement aggraver les lésions existantes.
  • En cas d’allergie connue au produit de contraste utilisé lors du scanner, pour prévenir toute réaction allergique grave.

Ces contre-indications doivent être prises en compte par le professionnel de santé afin d’évaluer la faisabilité et la sécurité de l’infiltration du rachis cervical pour chaque patient.

Quels sont les effets secondaires et les risques ?

Risques

Comme pour toute intervention réalisée sur le corps humain, il existe des risques associés à l’infiltration du rachis cervical.

Cependant, ces risques sont extrêmement faibles, avec une évaluation inférieure à 0,5%. Ils se résument principalement à des infections ou des saignements le long du trajet de l’aiguille.

Lors de la procédure, toutes les mesures nécessaires sont prises pour prévenir ces complications, telles que la désinfection, l’utilisation de matériel stérile et des gestes délicats.

Dans de très rares cas, des complications neurologiques, comme la paraplégie ou la tétraplégie, ont été exceptionnellement signalées.


Pour plus de détail, veuillez consulter l’article suivant : Risque de paraplegie / tetraplegie lie aux injections radioguidees de glucorticoides au rachis lombaire ou cervical (sante.fr)

Effets secondaires

Les effets secondaires possibles incluent :

  • Inflammation locale
  • Infection
  • Complications liées aux analgésiques et anti-inflammatoires

Il est préférable de se ménager dans les 24 heures qui suivent l’infiltration pour laisser le produit agir et obtenir une amélioration durable des symptômes.

Comment se déroule l’infiltration ?

Avant de procéder à une infiltration cervicale, le patient est référé à un radiologue opérateur.

Ce professionnel de la santé examine attentivement le dossier médical du patient et effectue différents examens, tels que des radiographies, une IRM et un bilan biologique, afin de garantir que l’infiltration du rachis cervical puisse être réalisée dans des conditions optimales.

Procédure

Pour la procédure d’injection, le patient est positionné en décubitus ventral (sur le ventre), avec les bras le long du corps, sur la table du scanner.

Le radiologue commence par effectuer une acquisition scanographique de repérage précisément ciblée sur la zone à traiter.

Ensuite, Pour prévenir les infections, le médecin nettoie la peau plusieurs fois et applique un champ stérile, suivie de l’administration d’une anesthésie locale.

Il procède ensuite à l’infiltration en utilisant des antalgiques et des corticoïdes (anti-inflammatoires). Un produit de contraste peut être également utilisé pour bien visualiser la zone concernée.

Durant la procédure, qui dure en moyenne 15 à 20 minutes, le médecin surveille la zone traitée grâce au scanner.

Cette procédure d’infiltration est parfois réalisée à des fins diagnostiques. Lorsque le soulagement partiel ou total de la douleur est observé, même de manière temporaire, cela confirme que la source de douleur provient effectivement de la zone infiltrée.

Cependant, si la douleur persiste de manière similaire, il est essentiel d’explorer d’autres causes potentielles.

Précautions et suivi

  • L’infiltration peut être répétée jusqu’à deux ou trois fois par an au maximum, afin de respecter les limites de la dose totale cumulée du produit injecté.
  • Un suivi auprès du radiologue est recommandé après l’infiltration pour vérifier l’efficacité du traitement.
  • La kinésithérapie (physiothérapie) peut être prescrite en complément pour renforcer les muscles et améliorer la mobilité.

Il est important de souligner que les effets secondaires sont rares, mais il est crucial de consulter un médecin en cas d’inconfort ou de complications.

Quel est le coût d’une infiltration du rachis cervical ?

Le coût moyen d’une infiltration cervicale sous scanner en France est estimé à 160 euros. Ce montant comprend:

  • Les frais médicaux liés à l’intervention
  • Le prix de l’infiltration en elle-même

Sachez que :

  • Les prix peuvent varier en fonction de la région où vous vivez et du centre de radiologie que vous choisissez
  • Il est possible que certaines mutuelles ou assurances maladie prennent en charge une partie ou l’intégralité du coût de l’infiltration cervicale. Renseignez-vous auprès de votre organisme pour connaître les conditions de remboursement

Il est également important de noter que le coût de l’infiltration du rachis cervicale peut être influencé par certains facteurs, tels que :

  • La nécessité de réaliser des examens d’imagerie médicale supplémentaires (IRM, scanner) pour confirmer le diagnostic et guider le geste thérapeutique
  • Le type de produit injecté (cortisone, produit de contraste)
  • L’utilisation de techniques d’intervention plus avancées, telles que l’échoguidage ou la radioguidage.

Références

Infiltration rachidienne cervicale sous scanner
Infiltration du rachis cervical
https://www.lombafit.com/infiltration-cervicale-et-arret-de-travail-tout-savoir/?utm_content=expand_article


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Auteur / autrice

  • Mehdi Toufik

    Je m’appelle Mehdi Toufik,  je suis médecin généraliste et rédacteur web francophone. En tant que professionnel de santé, je passe mon temps à lire et à me documenter sur toutes les informations scientifiques pour en extraire l’essentiel. Ma passion pour la littérature et l’écriture m’ont amené à me lancer dans la rédaction d’articles portant sur le thème : santé et bien-être, en proposant des articles uniques et originaux, agréables à lire. Mon parcours: 1- Université Abderhamane Mira, Béjaia, Algérie : http://univ-bejaia.dz/ 2- Stage d'un an dans 4 spécialités différentes (Cardiologie, Pédiatrie, ORL/CMF, Gynecologie-obstétrique) dans le cadre de ma 7 -ème et dernière année d'études. 3 - Hôpital ou j'ai travaillez et effectuer mes stages : http://chubejaia.dz/

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