L’infiltration pour algodystrophie offre un espoir aux personnes souffrant de douleurs et de limitations fonctionnelles causées par cette affection courante. Grâce à cette approche médicale spécialisée, il est possible de cibler directement la source des douleurs pour un soulagement efficace.
Dans la suite de cet article, nous explorerons plus en détail les aspects spécifiques de l’infiltration pour algodystrophie, notamment les avantages, les inconvénients potentiels, ainsi que les précautions et les considérations importantes à prendre en compte.
Algodystrophie, c’est quoi ?
L’algodystrophie, également connue sous le nom d’algoneurodystrophie ou de syndrome douloureux régional complexe (SDRC), est un trouble douloureux qui touche généralement les articulations. Ce syndrome est caractérisé par des douleurs persistantes et invalidantes, affectant souvent un membre après une blessure ou une intervention chirurgicale.
Les principales manifestations de l’algodystrophie comprennent :
- Douleur : une douleur intense et continue au niveau de l’articulation touchée
- Raideur : difficulté à bouger l’articulation sans douleur, entraînant souvent une limitation de la mobilité
- Gonflement : un gonflement de l’articulation pouvant être observé à la suite d’une inflammation
L’algodystrophie peut survenir dans différentes articulations, y compris le genou, la main et le pied. Il est plus fréquent chez les personnes âgées de 35 à 65 ans et touche environ 1 personne sur 1 000 en France.
La cause exacte de l’algodystrophie n’est pas entièrement comprise, mais il est possible qu’elle soit liée à une atteinte des nerfs périphériques et/ou du système nerveux central.
On distingue deux types d’algodystrophie :
- Algodystrophie de type I (SDRC de type I) : aussi appelée « dystrophie sympathique réflexe« , ce type d’algodystrophie est la plus fréquente et elle survient généralement après une lésion ou une chirurgie mineure, mais sans lésion nerveuse directe identifiable.
- Algodystrophie de type II (SDRC de type II) : l’algodystrophie de type II est généralement associée à une lésion nerveuse spécifique. Elle peut être déclenchée par une blessure traumatique, une intervention chirurgicale, une maladie vasculaire ou une compression nerveuse.
Consultation pour algodystrophie : qui et quand ?
Si une algodystrophie est suspectée, il est recommandé de consulter votre médecin traitant. Ce dernier vous orientera vers l’un des nombreux centres antidouleur disponibles en France.
Il convient également de noter que les rhumatologues possèdent l’expertise nécessaire pour traiter l’algodystrophie. Par ailleurs, la consultation d’un kinésithérapeute peut optimiser le traitement de cette affection.
Quand faut-il envisager une infiltration pour algodystrophie ?
Infiltrer consiste à injecter un médicament dans une zone douloureuse du corps, généralement un anesthésique mélangé à un stéroïde.
Son objectif principal est de traiter un état inflammatoire, en réduisant la douleur et en accélérant le processus de guérison. Dans le cas de l’algodystrophie, les articulations les plus fréquemment infiltrées sont l’épaule, le poignet, le genou et la cheville (parfois le talon).
L‘infiltration pour algodystrophie est habituellement recommandée :
- Lorsqu’une personne présente des symptômes persistants d’algodystrophie malgré un traitement conservateur.
- Si la douleur de l’algodystrophie est limitée à une seule articulation ou à une région spécifique et qu’elle entraîne une diminution significative de la fonction et de la qualité de vie du malade.
Il est important de noter que les infiltrations sont généralement utilisées en complément d’autres approches thérapeutiques telles que la kinésithérapie (physiothérapie), la prise en charge de la douleur, et parfois des médicaments spécifiques.
Quand faut-il l’éviter ?
Cependant, il existe certaines contre-indications à la réalisation d’une infiltration. Il est important d’en informer votre médecin si vous présentez l’une des situations suivantes :
- Infection active de l’articulation
- Anticoagulation ou coagulopathie
- Diabète non équilibré
- Diagnostic différentiel (comme l’arthrose du pied, maladie de Morton, talalgie, etc.)
Dans certains cas, l’infiltration peut être réalisée après un délai de 12 heures après la dernière administration du traitement anticoagulant, et la reprise du traitement pourra avoir lieu 12 heures après l’infiltration.
Il est également préférable de se ménager dans les 24 heures suivant l’infiltration pour laisser le produit agir et obtenir une amélioration durable de votre état.
Comment se déroule une infiltration pour algodystrophie ?
La procédure d’infiltration pour traiter l’algodystrophie implique plusieurs étapes.
- Consultation avec un professionnel de santé : la première étape consiste à consulter un spécialiste, comme un rhumatologue, pour obtenir un diagnostic précis et déterminer si l’infiltration est le traitement approprié pour votre cas d‘algodystrophie.
- Préparation du patient : le jour de l’infiltration, on vous demandera de vous mettre à l’aise, en enlevant les vêtements autour de la zone à traiter. Le médecin désinfectera la zone en question à l’aide d’un antiseptique et vous administrera un anesthésiant local pour minimiser la douleur.
- Réalisation de l’infiltration : le médecin insérera une aiguille fine dans la zone à traiter pour administrer le médicament, généralement un corticostéroïde. L’utilisation d’un dispositif d’imagerie, comme l’échographie, peut être utilisée pour guider l’aiguille avec précision.
- Fin de la procédure : après l’infiltration, il est conseillé de se reposer et d’éviter les activités intenses pendant quelques jours.
En vertu de la loi, il est important que le patient donne son consentement éclairé pour la procédure d’infiltration pour algodystrophie. Le médecin doit expliquer les risques, les avantages, et les alternatives avant de procéder à l’infiltration.
Le principal objectif de l’infiltration est de réduire la douleur et l’inflammation associées à l’algodystrophie pour améliorer votre qualité de vie.
Comme toute infiltration, il est recommandé de ne pas se faire infiltrer plus de trois fois par an.
La procédure est généralement considérée comme sûre, mais des complications peuvent survenir. Il est essentiel de discuter de vos préoccupations et de poser des questions à votre professionnel de santé.
Quels sont les risques de l’infiltration pour algodystrophie ?
Comme pour toutes les interventions médicales, il existe certains risques associés à cette procédure :
- Infection : pour minimiser ce risque, les médecins suivent des protocoles d’asepsie rigoureux lors de la réalisation d’une infiltration.
- Atteintes nerveuses : une infiltration mal réalisée pourrait entraîner une lésion des nerfs environnants, provoquant des douleurs, un engourdissement ou des troubles de la motricité.
- Atrophie sous-cutanée: l’utilisation de corticoïdes pour l’infiltration peut provoquer une atrophie sous-cutanée, c’est-à-dire un amincissement de la peau et des tissus sous-jacents.
- Raideur articulaire : l’infiltration peut provoquer une raideur temporaire qui s’estompe généralement avec le temps.
Afin de minimiser les risques liés à l’infiltration pour algodystrophie, il est important de suivre les recommandations de votre médecin et d’informer celui-ci en cas de symptômes inhabituels après la procédure.
Traitements alternatifs
Il existe plusieurs traitements alternatifs pour l’algodystrophie. Certains d’entre eux sont les suivants :
- Médicaments : les antidépresseurs tricycliques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être utilisés pour réduire la douleur et l’inflammation.
- TENS (Neurostimulation électrique transcutanée) : cette méthode consiste à envoyer de petites impulsions électriques aux nerfs afin de réduire la douleur.
- Kinésithérapie (physiothérapie)
- L’hyponose
Il est important de consulter un médecin pour déterminer quel traitement est le plus approprié pour votre cas d’algodystrophie. Le choix du traitement dépendra de la sévérité de la douleur, des symptômes et de la réponse aux traitements précédents.
Références
Algodystrophie : douleur, raideur, causes, 3 phases d’évolution (journaldesfemmes.fr)
Algodystrophie (genou, cheville, pied, poignet) : quels traitements pour la soigner ? (medisite.fr)