IRM cervicale pour arthrose : Outil diagnostique

Article rédigé par le 7 décembre 2023

L’arthrose cervicale, également appelée « cervicarthrose », est une affection de la colonne vertébrale dont la fréquence augmente avec l’âge, particulièrement à partir de 50 ans.

Bien qu’il s’agisse d’une pathologie bénigne, voire parfois asymptomatique, il arrive que l’arthrose cervicale entraîne des complications graves en l’absence de prise en charge adéquate, notamment la compression médullaire par sténose du canal cervical ou « canal cervical étroit ».

Il est donc important de la dépister précocement afin de mettre en place un certain nombre de mesures thérapeutiques et ralentir son évolution.

Si votre médecin suspecte une arthrose cervicale, il vous prescrira probablement, après vous avoir longuement interrogé et examiné, un examen d’imagerie médicale tel qu’une radiographie, une tomodensitométrie (scanner) ou une IRM cervicale.

Alors quelle imagerie est la plus performante pour diagnostiquer une arthrose cervicale ? Réponse dans le présent article !

Rachis cervical : anatomie et pathologies

Le rachis cervical est la partie supérieure de la colonne vertébrale. Il est constitué de 7 vertèbres (C1 à C7) superposées et séparées par des disques intervertébraux, des structures fibrocartilagineuses qui confèrent mobilité et flexibilité au rachis.

anatomie de la colonne cervicale
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Chaque vertèbre cervicale est constituée d’un corps vertébral à sa partie avant, qui est la partie la plus volumineuse, et d’un arc osseux en arrière. Ces deux éléments anatomiques délimitent un trou qu’on appelle « foramen vertébral ».

L’empilement des foramens des 7 vertèbres cervicales forme un tunnel osseux traversé par le segment cervical de la moelle épinière : le canal rachidien cervical.

Chacune des vertèbres cervicales est constituée à sa partie postérieure de facettes qui s’articulent avec les vertèbres adjacentes, formant les articulations « facettaires cervicales », également appelées articulations « zygapophysaires ».

Les deux surfaces articulaires de chaque articulation zygapophysaire cervicale sont tapissées de cartilage articulaire qui facilite leur glissement lors des mouvements du rachis cervical.

Pour limiter encore plus les frottements entre ces surfaces, les articulations zygapophysaires sont entourées d’une membrane (membrane synoviale) qui sécrète un liquide visqueux et lubrificateur appelé « synovie » ou « liquide synovial ».

Ces différentes structures anatomiques du rachis cervical peuvent être le siège de multiples pathologies. Voici quelques-unes des plus fréquentes :

douleur cervicale
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Zoom sur l’arthrose cervicale

L’arthrose cervicale est une pathologie liée au vieillissement caractérisée par la dégénérescence et l’usure progressive du cartilage des articulations situées en arrière de la nuque, au niveau des parties postérieures des vertèbres cervicales : les articulations facettaires interaphophysaires postérieures ou « zygapophysaires cervicales ».

arthrose cervicale
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Cette pathologie se manifeste par des symptômes d’installation progressive tels que les cervicalgies (douleurs au cou), les raideurs ou les engourdissements au niveau de la nuque et au membre supérieur (comme des fourmis dans les mains).

Il existe également des formes asymptomatiques découvertes de manière fortuite à l’occasion d’une imagerie (radiographie ou scanner du rachis) réalisée pour un autre motif.

Pour plus de détails, consulter nos articles complets sur l’arthrose cervicale et l’arthrose zygapophysaire.

Outils diagnostiques de l’arthrose cervicale

Pour poser le diagnostic d’arthrose cervicale, le médecin commencera toujours par un interrogatoire détaillé afin d’obtenir des informations cruciales sur le patient, notamment ses antécédents médicaux, ses symptômes et leurs caractéristiques (douleurs cervicales, raideurs de la nuque, troubles sensitivo-moteurs au niveau du membre inférieur…), la présence de certains facteurs de risque…

consultation médicale chez le médecin
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L’interrogatoire sera ensuite complété par un examen physique complet (avec attention particulière à la région cervicale et aux membres supérieurs) afin d’objectiver certains signes d’arthrose cervicale tels que des douleurs provoquées à la pression digitale en regard des articulations zygapophysaire ou lors de certains mouvements du cou, une faiblesse musculaire ou des troubles de la sensibilité au niveau du membre supérieur (engourdissement, perte de sensibilité…), tensions musculaires douloureuses

Au terme de l’examen clinique, le médecin aura en tête une liste de diagnostics (classés par ordre décroissant de probabilité) qui pourraient expliquer le tableau clinique du patient, notamment l’arthrose cervicale et la hernie discale cervicale.

Pour clarifier le diagnostic, l’un des examens suivants d’imagerie médicale pourra être utile :

La radiographie standard du rachis cervical

La radiographie standard du rachis cervical permet d’étudier les vertèbres cervicales et leurs articulations à la recherche de certains signes très caractéristiques d’arthrose tels qu’un pincement des articulations zygapophysaires, la présence d’ostéophytes (petites excroissances osseuses) et/ou de géodes (trous dans l’os), une condensation osseuse sous le cartilage articulaire…

radiographie

Cet examen permet également d’éliminer d’autres diagnostics pouvant avoir la même symptomatologie que l’arthrose, notamment la fracture cervicale.

La tomodensitométrie ou scanner cervical

Le scanner cervical, comme la radiographie standard, permet d’étudier les structures osseuses et articulaires du rachis cervical, mais avec beaucoup plus de précision. Il est capable de dépister les plus petits signes d’arthrose, ce qui permet un diagnostic et une prise en charge précoces.

Autre avantage du scanner par rapport à la radiographie standard : il offre la possibilité d’étudier en détail le canal rachidien. Il peut donc aisément mettre en évidence une sténose (ou un rétrécissement) secondaire à l’arthrose cervicale.

Le scanner est aussi utile pour éliminer certains diagnostics différentiels tels que les fractures vertébrales, les tumeurs ou les infections osseuses

L’IRM cervicale

L’IRM cervicale a l’avantage d’étudier plus en détail les tissus mous tels que les structures disco-ligamentaires (disques intervertébraux et ligaments), la moelle épinière et ses racines nerveuses.

scanner lombaire

D’autres examens complémentaires

D’autres examens complémentaires peuvent apporter des informations précieuses en cas d’arthrose cervicale, notamment l’électromyographie qui permet de mettre en évidence une éventuelle complication nerveuse secondaire à cette pathologie (compression de la moelle épinière ou de ses racines nerveuses par des ostéophytes par exemple).

Bénéfices de l’IRM pour diagnostiquer l’arthrose cervicale

Dans le cadre d’une arthrose cervicale, l’IRM est un examen sûr et non invasif qui offre les avantages suivants :

  • Meilleure étude de la moelle épinière et de ses racines nerveuses : ce qui la rend performante dans la mise en évidence d’éventuelles complications nerveuses de l’arthrose cervicale telles que la compression médullaire et les radiculopathies.
  • Meilleure étude des structures musculaires : ce qui permet de s’assurer de l’intégrité des muscles et des tendons de la région cervicale.

IRM cervicale : procédure

La procédure pour la réalisation d’une IRM cervicale est la même que pour toute autre IRM. Le technicien chargé de l’examen s’assurera toujours de l’absence de contre-indications telles que le port d’un stimulateur cardiaque ou autre objet métallique (prothèses, bijoux…), une allergie (à l’iode ou au gadolinium…) ou une insuffisance rénale (en cas de nécessité d’une IRM avec injection de produit de contraste).

explication des procédures avant le scanner lombaire

Bien qu’elle soit totalement indolore, l’IRM présente quelques inconvénients tels que l’exposition au bruit, la durée prolongée (20 à 45 minutes) et le coût élevé.

Pour plus de détails sur l’IRM cervicale, consultez notre article complet en cliquant ici.

Références

[1] V. Chicheportiche, « Anatomie et imagerie du rachis cervical supérieur et de la charnière cranio-vertébrale », Revue du Rhumatisme monographies, vol. 80, no 1, p. 26‑31, 2013.

[2] T. Lagorce, J. Buxeraud, et X. Guillot, « Comprendre l’arthrose », Actualités pharmaceutiques, vol. 55, no 555, p. 18‑22, 2016.

[3] J. J. Railhac, G. RICHARDI, N. SANS, D. FOURCADE, et J. PAUL, « IMAGERIE DE L’ARTHROSE », Observatoire du mouvement: les fondamentaux de l’arthrose, p. 6‑9, 2009.

[4] P. Zufferey et N. Theumann, « Imagerie et arthrose », Rev Med Suisse, vol. 8, p. 557‑63, 2012.

[5] P. Chaduteau, Vivre avec l’arthrose. Odile Jacob, 2006.

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