L’IRM hépatique est une technique d’imagerie qui exploite l’hydrogène présent dans notre organisme pour générer une représentation tridimensionnelle de notre anatomie.
Généralement indiquée en seconde intention après l’échographie hépato-biliaire, elle offre une meilleure certitude diagnostique et permet un exploration plus élargie des affections touchant le foie et ses structures avoisinantes.
L’objectif de cet article est de vous fournir des informations détaillées sur les principes fondamentaux, l’importance des contre-indications, la procédure de l’examen, les risques minimes, ainsi que les points essentiels à retenir concernant l’IRM hépatique.
Les cinq points essentiels
Rappel anatomique du foie
Le foie est une structure anatomique située sous la région costale droite, également appelée hypochondre droit. Il se trouve à droite de l’estomac et en dessous du diaphragme, qui le sépare du poumon droit.
En tant que siège de l’ensemble du métabolisme, le foie est considéré comme le plus grand organe du corps humain, avec une masse d’environ 1,5 kg.
Comprendre l’IRM hépatique : comment ça fonctionne ?
Le corps humain est principalement constitué d’eau et donc de protons d’hydrogène. Lorsqu’on applique un champ magnétique avec une direction spécifique, ces protons s’orientent dans la même sens que celui-ci.
Ainsi, en orientant successivement ce champ dans les trois plans de l’espace (frontal, sagittal et axial), les protons d’hydrogène émettent des signaux qui permettent la formation d’image de bonne résolution tridimensionnelle.
Ces signaux sont captés en plusieurs séquences, mais les principaux restent les séquences T1 et T2.
L’injection (intraveineuse ou orale) de produit de contraste à base de Gadolinium reste variable et est généralement indiquée dans l’étude des vaisseaux hépatiques.
Pourquoi faire l’IRM hépatique : quelles en sont les indications ?
Cet examen radiologique fournit des informations cruciales pour le diagnostic et la gestion des pathologies hépatiques.
Voici ses indications :
- Les affections hépatiques non diagnostiquées à l’échographie
- La surveillance de maladie hépatique chronique telle la cirrhose hépatique avec ou sans complications vasculaires hépatiques
- L’évolution d’un cancer hépatique et son bilan d’extension
- La recherche de surcharge en fer telle l’hémochromatose
- La recherche de calcul biliaires non objectivés à l’échographie
Tout cela justifie la prescription d’une IRM hépatique pour une évaluation plus précise des lésions hépatiques, ainsi que pour prévenir les complications.
Cet examen est indiqué en complément d’autres explorations morphologiques et biologiques du foie.
Quelles en sont les contre-indications ?
De nombreuses contre-indications absolues à l’IRM hépatique comprennent :
- le port de pacemaker ou stimulateur cardiaque (dispositif médical implantable qui régule les battements cardiaques)
- La présence de dispositifs métalliques, tels que les défibrillateurs implantables, les implants cochléaires, ou tout objet métallique à proximité du système vasculaire et/ou nerveux, constitue une contre-indication
- le premier trimestre de la grossesse, du fait du risque de malformation fœtale et de fausses couches
La claustrophobie n’est pas une contre-indication absolue, mais elle peut être atténuée avec l’utilisation d’anxiolytiques.
En revanche, la présence d’objets métalliques, en raison de leur forte réactivité magnétique, accroît le risque d’accidents lors de l’examen.
Quels sont les avantages et les inconvénients de l’IRM hépatique ?
Avantages
- Non invasive et non irradiante : contrairement à d’autres méthodes d’imagerie, l’IRM hépatique n’implique ni l’utilisation de rayons X ni d’intervention invasive, ce qui réduit l’exposition aux radiations.
- Affinement du diagnostic : l’IRM hépatique offre une visualisation détaillée des structures hépatiques, permettant une évaluation précise des lésions et anomalies.
- Bien tolérée par la population : en général, les patients tolèrent bien cet examen, ce qui en fait une option appréciée pour l’imagerie du foie.
Inconvénients
- Coût élevé : le coût de l’IRM hépatique peut représenter une charge financière significative, avec des tarifs généralement compris entre 300 et 500 euros.
- Accessibilité limitée : malgré ses avantages, l’IRM hépatique n’est pas largement accessible dans tous les territoires, ce qui peut limiter son utilisation pour certains patients en fonction de leur emplacement géographique.
En conclusion, bien que l’IRM hépatique présente des avantages majeurs en termes de sécurité et de détail diagnostique, son coût élevé et sa disponibilité limitée dans certaines régions peuvent constituer des inconvénients à prendre en compte.
Qu’en est-il des risques et des précautions à prendre ?
L’IRM hépatique en elle-même ne présente pas de risque significatif, à condition que les contre-indications absolues mentionnées précédemment soient respectées.
Les éventuels risques et effets secondaires sont principalement liés à l’utilisation du produit de contraste, pouvant entraîner des réactions allergiques telles que des nausées, des vomissements, des démangeaisons, un gonflement ou une difficulté respiratoire.
Ces réactions peuvent souvent être atténuées voire inhibées par l’administration préalable d’un puissant antihistaminique.
Le risque d’intoxication au métal lourd surtout en cas d’insuffisance rénale, justifie une hydratation accrue pour favoriser une élimination plus efficace du produit de contraste.
Il est crucial de respecter scrupuleusement les règles d’asepsie lors de l’injection intraveineuse du produit de contraste afin de prévenir d’éventuelles complications inflammatoires ou infectieuses.
Procédure de l’examen : comment ça se passe ?
Certaines consignes doivent être prises en considération avant de procéder à cet examen, et il est essentiel de les respecter tout au long de la procédure d’exploration.
Avant l’examen, que devez-vous faire ?
Tout d’abord, veuillez noter que le médecin pourrait vous conseiller de jeûner pendant 6 heures avant le début de l’examen pour une meilleure visualisation de votre vésicule biliaire.
Assurez-vous d’apporter votre ordonnance prescrivant l’examen ainsi que tout résultat d’examens radiologiques antérieurs. Lors de votre visite au centre de radiologie, évitez de porter des bijoux pour éviter de devoir les retirer ultérieurement.
Durant l’examen
Suite à la prise en compte des contre-indications, vous serez dirigé vers la salle d’examen équipé d’une sonnette et d’un casque non métallique. La sonnette vous permettra de signaler tout besoin aux membres du personnel, tandis que le casque atténuera le bruit généré par la machine à résonance magnétique.
Vous serez invité à vous allonger sur la table, qui vous glissera à l’intérieur de la machine sous forme de tunnel jusqu’à la partie à examiner. Pendant la prise des clichés, il vous sera demandé de rester immobile pour garantir la qualité des images, et de bloquer votre respiration pendant quelques brèves secondes.
L’examen peut durer environ une vingtaine de minutes avant que la table ne vous fasse ressortir de la machine, marquant la fin de la procédure.
Après l’examen
Vous pouvez récupérer l’ensemble de vos affaires en attendant que les résultats vous soient délivrés par le radiologue qui était chargé de votre examen.
Il peut vous fournir une vision d’ensemble de votre état de santé, mais pour des détails plus approfondis, il est recommandé de consulter votre médecin prescripteur.
Aucune restriction particulière n’est généralement émise concernant vos activités post-examen, à moins que votre état de santé spécifique ne le nécessite.
Quelques affections hépatiques diagnostiquées à l’IRM
L’IRM hépatique est une méthode diagnostique efficace pour détecter les cancers hépatiques, notamment le carcinome hépatocellulaire (CHC), ainsi que d’autres affections inflammatoires telles que la cirrhose hépatique.
• Le CHC hépatique se présentera sous forme d’hyposignal en T1 ou bien d’hypersignal suite à un infiltrat de graisse intra-tumorale ou de baisse du signal du tissu hépatique.
En T1 avec Gadolinium, on assiste à une hypervascularisation de la tumeur et à un washout. En T2, le signal est modérément élevé. Selon une étude menée par Whei Zao et al, l’IRM est l’examen de première intention avec une importante spécificité et sensibilité.
• La cirrhose hépatique se manifeste par une altération de la morphologie du foie, lui conférant un aspect déformé, des contours bosselés et la présence de travées hépatiques fibreuses.
• Une dilatation de la veine porte avec ou sans dilatation des veines mésentériques, une prise de contraste (en T1 Gadolinium) de la veine para-ombilicale orientent vers une hypertension portale.
• Les lithiases biliaires pigmentées seront en hypersignal en T1 alors qu’ils sont en hyposignal s’il s’agit de lithiases de cholestérol. En T2, le signal est nul pour les deux types de calcul.
Quels sont les limites et les alternatives de l’IRM hépatique ?
Une étude menée par une équipe de scientifiques a conclu que l’IRM conventionnelle est limitée au diagnostic des stades précoces de la fibrose hépatique et ne convient pas à la stadification de la maladie.
Cependant, elle demeure le plus fiable des examens paracliniques pour explorer le tissu hépatique. En cas d’inaccessibilité ou de difficulté diagnostique (ce qui est très rare), le médecin peut avoir recours à :
- l’échographie hépato-biliaire
- la tomodensitométrie hépato-biliaire
- l’élastoéchographie hépatique
- l’imagerie par impulsion de force de rayonnement acoustique
Faire une IRM hépatique près de chez moi
L’étape la plus importante avant de faire cet examen est de se renseigner auprès d’un médecin qui pourra ensuite vous orienter vers un centre d’imagerie ou vers un hôpital bien assez équipé en matériels médicaux.
Pour mieux vous y informer, rendez-vous sur ce site.