La leishmaniose, causée par un parasite transmis par les piqûres de phlébotomes, est une maladie parasitaire grave chez les chiens, courante dans les régions tropicales, subtropicales et parfois tempérées.
Elle peut avoir des conséquences sérieuses sur la santé canine et, dans certains cas, être transmise à l’homme.
Les propriétaires de chiens dans des zones endémiques doivent être conscients des risques et prendre des mesures préventives. Cet article explore les causes, symptômes et traitements potentiels de la leishmaniose.
07 Points clés de cet article
- La leishmaniose est provoquée par divers parasites du genre Leishmania, le plus répandu étant Leishmania infantum.
- Les chiens contractent ce protozoaire via les piqûres de phlébotomes infectés.
- Cette maladie, une zoonose, se propage entre les animaux et les humains par des insectes vecteurs infectés après avoir piqué le principal réservoir du parasite, le chien.
- Les symptômes courants incluent des lésions cutanées, des problèmes oculaires, des troubles articulaires, une perte de poids, de la fatigue et des problèmes rénaux.
- Aucun traitement ne parvient à éliminer totalement les parasites, et les traitements disponibles sont malheureusement complexes et coûteux.
- Le pronostic de la leishmaniose est toujours sombre, avec une issue fatale inévitable à plus ou moins long terme pour l’animal.
- Depuis septembre 2011, un vaccin contre la leishmaniose canine est disponible, marquant une avancée significative dans la prévention de cette grave maladie canine.
Leishmaniose: historique et épidémiologie
La leishmaniose chez le chien a une histoire complexe liée à l’interaction entre le parasite, les phlébotomes vecteurs, et les chiens.
En Europe du sud, elle est généralement causée par Leishmania infantum, un protozoaire transmis par les piqûres de phlébotomes. Cette espèce a été identifiée tôt au XXème siècle dans les pays méditerranéens, puis au Moyen-Orient, en Asie Centrale et en Chine.
En Amérique, principalement au Brésil, l’agent impliqué est L. chagasi, maintenant considérée comme synonyme de L. infantum.
Où la Leishmaniose est-elle présente ?
La leishmaniose se propage là où les phlébotomes sont présents, principalement dans des régions chaudes comme la Méditerranée, l’Afrique, le Moyen-Orient, la Chine, et l’Afrique sub-saharienne. Le changement climatique contribue à son extension vers le Nord de l’Europe.
Le groupe d’études vétérinaire sur la leishmaniose, LeishVet, signale une augmentation des cas de leishmaniose canine, touchant 32 départements du sud de la France fin 2011.
Les continents indemnes de leishmaniose sont l’Australie et l’Antarctique. La maladie est présente en Europe, Asie, Afrique (principalement dans le Nord), et sur le continent américain (Mexique, Amérique centrale et du Sud, et États-Unis).
La leishmaniose canine, c’est quoi ?
La leishmaniose est une maladie chronique causée par des parasites appelés leishmanies. Elle se propage aux chiens par les piqûres d’insectes appelés phlébotomes, similaires aux moustiques.
Cette maladie représente un réel danger pour les chiens, pouvant avoir des conséquences mortelles.
La leishmaniose se propage discrètement dans les cellules et les organes, affaiblissant le système immunitaire de votre chien.
Leishmaniose : le phlébotome en cause
Le chien contracte la leishmaniose via les piqûres d’un insecte appelé phlébotome, présent surtout d’avril à octobre en Afrique du nord, dans les régions méditerranéennes, et abondant en Asie.
Ce petit insecte agit comme un réservoir pour le parasite. La femelle, lorsqu’elle pique pour se nourrir de sang, ingère des parasites qui se développent chez elle.
Lorsqu’elle pique un autre animal lors de son prochain repas sanguin, elle transmet les leishmanies regroupées au niveau de sa trompe.
Bon à savoir: Aux États-Unis, des chercheurs ont confirmé la transmission de la leishmaniose de chien à chien, que ce soit par contamination directe via le sang (par exemple, par une transfusion sanguine) et les sécrétions, ou encore par voie transplacentaire, lorsque des chiots sont infectés par une chienne gestante porteuse du parasite.
Leishmaniose : les signes révélateurs de la maladie
Le développement de la leishmaniose chez les chiens contaminés est très variable selon les capacités du système immunitaire de chaque chien et son état de santé global, il pourra :
- être infecté, mais ne présenter aucun symptôme
- combattre l’infection sans dégâts majeurs sur sa santé et élimine le parasite de son corp
- ou malheureusement être atteint de manière beaucoup plus grave, avec des dommages multiples, pouvant être irréversibles.
En cas d’infection, il est possible que les symptômes n’apparaissent pas immédiatement. Les symptômes de la maladie peuvent être :
- Maigreur
- Problèmes dermatologiques : La leishmaniose cutanée peut entraîner des ulcères sur la peau, notamment autour du museau, des oreilles et des membres.
- Saignements nasaux
- Onychogryphose (ongles anormalement longs) : ressemblant aux griffes d’un « fakir »
- Boiteries
Les organes internes sont également impactés, pouvant conduire à des problèmes tels que l’anémie, l’arthrite et une grave insuffisance rénale. Pour déterminer si votre chien est malade, un test de dépistage peut être effectué par votre vétérinaire.
Les symptômes de la leishmaniose peuvent se manifester de 2 mois à 8 ans après la piqûre du phlébotome.
Diagnostic de la leishmaniose chez le chien
Le diagnostic de la leishmaniose chez le chien implique généralement plusieurs étapes pour identifier l’infection de manière précise. Voici les principales étapes du diagnostic de la leishmaniose chez le chien :
- Un examen clinique approfondi est effectué par un vétérinaire pour évaluer les symptômes et les signes physiques du chien. Des zones cutanées affectées, des problèmes oculaires, une perte de poids, et d’autres symptômes peuvent être pris en compte.
- Les antécédents médicaux du chien, y compris son exposition à des zones endémiques de leishmaniose, sont également pris en compte pour évaluer le risque d’infection.
Tests sanguins :
- Sérologie : Des tests sanguins de sérologie peuvent être réalisés pour détecter la présence d’anticorps dirigés contre le parasite Leishmania. Cependant, la sérologie seule ne confirme pas l’infection active.
- PCR (réaction en chaîne par polymérase) : La PCR sur le sang peut être utilisée pour détecter directement l’ADN du parasite, confirmant ainsi la présence du parasite.
Tests parasitologiques tels que la cytologie ou le test cutané :
Un échantillon est examiné pour déceler la présence de parasites.
Il est souvent nécessaire de combiner plusieurs tests et analyses pour parvenir à un diagnostic précis. Une fois le diagnostic confirmé, le vétérinaire peut élaborer un plan de traitement adapté à la situation spécifique du chien.
Leishmaniose : les options de traitement
Si votre vétérinaire a diagnostiqué et confirmé la leishmaniose avec des échantillons de sang et de tissus, le traitement doit débuter rapidement. L’objectif principal de ce traitement est d’atténuer les symptômes en renforçant les défenses immunitaires ou en inhibant la croissance du pathogène.
Diverses molécules sont utilisées dans le traitement de la leishmaniose canine, avec l’antimoniate de N- étant la plus fréquemment employée, souvent associée à l’allopurinol.
Bien que ces traitements améliorent souvent l’état clinique de l’animal, une guérison complète est rare. C’est pourquoi le traitement est généralement administré à vie, car l’arrêt peut entraîner une rechute dans les mois qui suivent.
Malheureusement, dans la plupart des cas de leishmaniose, l’euthanasie de l’animal est inévitable si l’insuffisance rénale est sévère et les organes internes sont gravement atteints. Il est donc préférable de prévenir plutôt que de tenter de guérir.
Pronostic
Pronostic médical
Il est rare d’atteindre une guérison complète de la leishmaniose chez le chien. Le traitement vise généralement à contrôler les symptômes et à améliorer la qualité de vie de l’animal, mais il ne parvient généralement pas à éradiquer totalement les parasites de l’organisme.
Pronostic social
C’est grave en raison de la zoonose de la leishmaniose d’une part, et du chien qui est une source de leishmanies pour l’homme d’autre part. Malgré le pronostic sombre et la sensibilisation du propriétaire aux dangers que représente le chien malade pour son entourage, celui-ci souhaite le traiter.
Leishmaniose : comment protéger son chien ?
Pour prévenir la leishmaniose chez le chien, il est essentiel de prendre des mesures visant à minimiser l’exposition aux phlébotomes, les insectes vecteurs responsables de la transmission de la maladie.
Voici quelques stratégies de prévention pour protéger les chiens contre la leishmaniose :
- Répulsifs : Utilisez des répulsifs spécifiques contre les phlébotomes. Ces produits peuvent être sous forme de colliers, de sprays, ou de pipettes. Ils aident à éloigner les phlébotomes et à réduire le risque de piqûres.
Attention : les antiparasitaires externes ne sont pas tous efficaces contre les phlébotomes !
- Éviter les heures d’activité des phlébotomes : Les phlébotomes sont plus actifs pendant les heures crépusculaires et nocturnes. Limitez les sorties de votre chien à l’extérieur pendant ces périodes ou assurez-vous qu’il est protégé par des répulsifs.
- Environnement :
- Maintien à l’intérieur : Essayez de garder votre chien à l’intérieur pendant les périodes où les phlébotomes sont les plus actifs.
- Moustiquaires : Si votre chien dort à l’extérieur, assurez-vous qu’il a un abri avec des moustiquaires pour réduire le risque de piqûres.
- Diagnostic précoce et traitement : Effectuez des tests de dépistage de la leishmaniose réguliers, surtout si vous vivez dans une zone endémique. Un diagnostic précoce permet une prise en charge plus efficace.
- Vaccination : Dans certaines régions, des vaccins contre la leishmaniose sont disponibles. Il faut faire vacciner son chien de plus de 6 mois en suivant précisément les indications du vétérinaire afin de ne manquer aucune injection.
Le saviez-vous?
Le premier vaccin, commercialisé par le laboratoire français VIRBAC, est disponible en France depuis 2011.
En 2016, un second vaccin a été enregistré en Europe, utilisant la « protéine Q » comme principe actif, une protéine recombinante composée de cinq antigènes de L. infantum.
La primovaccination se fait par injection, suivie d’injections de rappel annuelles.
La vaccination peut débuter à partir de 6 mois, mais il est fortement recommandé de dépister la leishmaniose préalablement, car le vaccin n’a pas d’effet curatif chez les chiens déjà contaminés.
Bonus: risque pour l’homme
Leishmania infantum est l’agent responsable de la leishmaniose viscérale chez l’homme, également appelée « kala-azar ». Elle se manifeste par de la fièvre, de la faiblesse, de l’anémie, une perte de poids, et une atteinte du foie et de la rate. Sans traitement, la maladie peut avoir des conséquences mortelles.
En 2015, plus de 90 % des cas enregistrés par l’OMS ont été recensés au Brésil, en Éthiopie, en Inde, au Kenya, en Somalie, au Soudan et au Soudan du Sud, où le parasite responsable est Leishmania Donovani.
Les enfants sont plus fréquemment atteints que les adultes, et la leishmaniose viscérale peut survenir comme une infection opportuniste chez les personnes immunodéprimées, comme celles atteintes du SIDA.
Heureusement, des traitements efficaces existent pour cette maladie chez l’homme, et la plupart des patients traités guérissent définitivement.
Références
https://core.ac.uk/reader/33522160
https://fr.virbac.com/home/toutes-les-maladies/quest-ce-que-leishmaniose-chien.html
https://blog.croqlavie.fr/leishmaniose-chien
https://lvd.departement06.fr/animaux-de-compagnie/serologie-des-animaux-de-compagnie-13579.html