Les chats sont souvent sujets à des parasites externes tels que les puces, les tiques et les acariens. L‘infestation, caractérisée par la présence de ces parasites, peut non seulement être extrêmement gênante, mais aussi entraîner des problèmes cutanés sérieux, voire des maladies.
Heureusement, les avancées en médecine vétérinaire offrent aujourd’hui des solutions efficaces pour traiter, contrôler et prévenir ces parasites externes. Dans notre article, découvrez un guide pratique sur les parasites externes couramment rencontrés sur la peau des chats.
Les 05 points clés à retenir de cet article
- Les parasites les plus récurrents chez le chat sont des insectes et des acariens, tandis que des champignons microscopiques peuvent également jouer un rôle.
- Les puces sont le parasite externe le plus fréquent du chat. Tous les chats peuvent être infestés.
- Les parasites externes sont importants car ils peuvent causer des lésions cutanées, favoriser des surinfections, transmettre des agents pathogènes responsables de maladies, être des agents de zoonoses.
- Soyez attentif aux signes d’infestation tels que des démangeaisons excessives, des changements de comportement ou des rougeurs cutanées.
- Assurez-vous de traiter l’environnement du chat, y compris la maison et les zones extérieures, pour éviter la recontamination.
Les parasites externes les plus courants chez le chat
Les parasites les plus courants chez le chat incluent des insectes et des acariens, avec parfois des infections fongiques microscopiques, notamment la teigne.
Insectes
Puces
Les puces sont le type de parasite externe le plus courant chez le chat, et le type de puce le plus courant chez les chats et les chiens est la puce du chat (Ctenocephalides felis). Les puces sont de petits insectes sans ailes qui vivent sur le pelage des chats et qui peuvent vivre jusqu’à 2 ans !
Les puces femelles se nourrissent du sang du chat (elles le mordent), puis pondent leurs œufs – jusqu’à 50 œufs par jour ! Les œufs tombent du pelage du chat et restent dans l’environnement (la maison) jusqu’à ce qu’ils éclosent et se transforment en larves, ce qui peut prendre seulement 2 jours.
Les larves se nourrissent des excréments des puces, se cachant dans la literie, les tapis et les fissures du sol. Elles préfèrent l’obscurité, dormant jusqu’à 2 ans et se réactivant en réaction aux vibrations, à la température et au dioxyde de carbone, signaux indiquant la proximité d’une personne ou d’un animal pour l’infestation après l’éclosion.
Bon à savoir: pour que les puces survivent et se développent dans leur environnement, des conditions spécifiques sont cruciales. Un taux d’humidité relative d’au moins 40 à 60% est essentiel pour la survie des stades larvaires, car ce sont les stades les plus sensibles à la dessiccation.source
Il est intéressant de noter qu’une étude menée dans un refuge a révélé que 93% des chats étaient porteurs de bartonelles sans présenter de symptômes apparents.
Lorsque des symptômes se manifestent, ils peuvent inclure de la fièvre, une augmentation de la taille des ganglions, une uvéite (inflammation des yeux), ainsi que des complications telles que l’endocardite et la myocardite (affectant le cœur), des ostéomyélites (infections osseuses), et une hyperglobulinémie (augmentation du taux de globules rouges).
Poux
Les poux accomplissent tout leur cycle de vie sur les mammifères ou les oiseaux. Chez les chats, l’infestation par les poux, appelée phtiriose, est causée par une seule espèce connue : Felicola subrostratus.
Elle touche principalement les chats âgés, ceux présentant un déficit immunitaire ou ayant un pelage long. La phtiriose demeure relativement rare chez les carnivores domestiques.
Acariens
Tiques
L’infestation des chats par les tiques est plus saisonnière que celle par les puces, avec deux pics généralement observés, de mars à juin et d’août à novembre.
Plus d’un chat sur cinq est touché par les tiques, dont trois quarts appartiennent au genre Ixodes.
Les tiques peuvent transmettre aux chats des bactéries ou des protozoaires, causant des maladies dont le diagnostic est souvent difficile en raison de symptômes peu spécifiques tels que fièvre, anémie et léthargie.
L’Ehrlichiose est une maladie transmissible par morsure de tique, via l’inoculation d’une bactérie pathogène. Cette dernière s’attaque aux globules rouges du chat, provoquant ainsi des conséquences désastreuses, parfois irréversibles. Les symptômes observables sont une fièvre, de la fatigue, des douleurs articulaires et des vomissements.
Aoûtats
Les aoûtats, membres de la famille des acariens, sont des parasites responsables de la gale chez le chat. Lorsqu’un chat est atteint de la gale, il éprouve des démangeaisons incessantes, jour et nuit, accompagnées de la formation de croûtes et de zones sans poils.
Les démangeaisons varient selon le type d’acariens, mais chez les chats, elles sont généralement localisées aux oreilles, à la tête ou aux extrémités.
Bon à savoir: les larves d’aoûtats se trouvent couramment dans les prairies et les jardins pendant l‘été, infestant à la fois les chiens et les chats. Elles forment des amas qui donnent une apparence de poudre orange, provoquant des démangeaisons extrêmement intenses à l’endroit de leur fixation.
Champignons
La teigne est la principale infection fongique externe chez les chats, particulièrement prévalente chez certaines races comme le Persan. Cette maladie fongique peut entraîner une perte de poils, souvent sous forme de dépilations circulaires bien délimitées.
D’autres manifestations cliniques sont également possibles, et certains chats peuvent être porteurs sains, ne montrant aucun signe visible.
Très contagieuse, la teigne se propage par contact avec un animal infecté (symptomatique ou non) ou par le biais d’objets ou d’environnements contaminés. La transmission de la teigne de l’animal à l’homme est fréquente.
Symptômes des parasites externes chez les chats
Les signes des parasites externes chez les chats peuvent varier selon le type de parasite et la gravité de l’infestation. Voici quelques-uns des symptômes les plus fréquents associés aux parasites externes chez les félins :
- Démangeaisons persistantes ou griffures excessives.
- Perte de poil ou amincissement du pelage.
- Rougeur et enflure de la peau.
- Lésions ou blessures cutanées.
- Signes visibles de la présence de parasites.
- Changements notables dans le comportement.
Les démangeaisons intenses sont souvent le signal évident d’un problème. L‘irritation cutanée, notamment causée par les piqûres de puces, peut déclencher ces démangeaisons prononcées.
De plus, les acariens et les tiques qui s’attachent à la peau peuvent entraîner des symptômes inconfortables, tels que des affections cutanées courantes, incluant rougeurs et inflammations.
Il est crucial de reconnaître que ces symptômes peuvent également indiquer d’autres problèmes cutanés ou allergies, soulignant ainsi l’importance de consulter un vétérinaire professionnel pour obtenir un diagnostic précis.
Diagnostic des parasites externes du chat
Inspection visuelle
Le vétérinaire évalue méticuleusement la peau du chat afin d’identifier tout signe de parasites externes. Il recherche les parasites vivants tels que les puces ou les tiques, les œufs ou les larves visibles, ainsi que les plaies, les rougeurs ou les gonflements qui pourraient être le signe d’une invasion parasitaire.
Le vétérinaire examinera également le pelage du chat pour vérifier qu’il ne perd pas trop ses poils, qu’il n’a pas de pellicules et qu’il n’est pas gêné.
Test par grattage de la peau
Ce processus consiste à gratter délicatement la surface de la peau du chat pour obtenir des échantillons de cellules et de parasites. La substance recueillie est ensuite placée sur une lame de microscope et examinée au microscope.
En fonction du parasite suspecté, différentes méthodes de raclage peuvent être mises en œuvre, telles que le raclage superficiel pour les acariens ou le raclage profond pour des affections telles que la gale démodécique, où les parasites s’enfoncent dans la peau.
Examen à l’aide d’un ruban adhésif
L’examen au ruban adhésif est une méthode simple et non invasive pour prélever des échantillons de parasites sur le pelage ou la peau du chat.
Le vétérinaire applique un ruban adhésif transparent sur les zones suspectes, le presse doucement contre la fourrure, puis l’examine au microscope pour identifier les parasites, y compris les puces, les acariens, ou les poux, ainsi que leurs œufs ou matières fécales.
Les analyses de sang
Les analyses de sang sont un moyen d’évaluer la santé globale du chat et de détecter toute condition sous-jacente liée à une infestation par des parasites externes.
En laboratoire, l’échantillon sanguin est examiné pour divers paramètres tels que la numération sanguine complète, les tests de fonctionnement des organes, ou les taux d’anticorps spécifiques.
Ces analyses permettent d’identifier des anomalies ou des maladies systémiques qui pourraient contribuer à la sensibilité du chat aux parasites externes ou influencer sa réaction au traitement, comme la nécessité de traiter les ténias ou de gérer une infection bactérienne secondaire.
Veuillez noter que les techniques de diagnostic utilisées peuvent varier en fonction des parasites suspectés, des symptômes du chat et du jugement clinique du vétérinaire.
Ces méthodes peuvent être combinées pour parvenir à un diagnostic précis et élaborer un plan de traitement adapté. L’objectif est de soulager l’inconfort du chat et de traiter la cause sous-jacente de l’infestation.
Traitements contre les parasites externes chez le chat
Le plan de traitement des parasites externes chez les chats est déterminé par le parasite spécifique trouvé et le degré d’infestation. Vous trouverez ci-dessous plusieurs stratégies thérapeutiques courantes basées sur le diagnostic :
- Traitements oraux
Dans certaines situations, des traitements oraux peuvent être recommandés pour lutter contre les parasites externes. Ces traitements se présentent généralement sous forme de comprimés ou de produits à croquer et sont efficaces contre des puces, des tiques ou des acariens spécifiques.
Ils agissent de manière systémique, en circulant dans le sang du chat et en éliminant les parasites lorsqu’ils mordent le chat ou y adhèrent.
- Colliers antiparasitaires
Les colliers anti-puces et anti-tiques constituent un autre moyen de traiter les parasites externes. Ces colliers libèrent lentement des insecticides ou des acaricides, assurant une protection continue contre les puces, les tiques et parfois d’autres parasites.
Il s’agit d’une option pratique qui offre une protection efficace pendant plusieurs mois.
- Shampooings et trempettes médicamenteux
Des shampooings et trempettes médicamenteux peuvent être proposés pour les chats souffrant de certains parasites externes. Ces produits sont utilisés pendant le bain du chat et agissent en éliminant ou en délogeant les parasites. Une utilisation régulière ou selon les instructions du vétérinaire peut être nécessaire.
- Interventions sur l’environnement
Pour éliminer les parasites externes tels que les puces, il est important d’améliorer l’environnement du chat. Cela inclut un nettoyage approfondi des zones fréquentées par le chat, le lavage à l’eau chaude de la literie, et l’utilisation d’insecticides ou d’acaricides adaptés pour éliminer les parasites résiduels.
Prévention du parasite externe félin
Les propriétaires d’animaux de compagnie peuvent prendre plusieurs mesures pour contribuer à la prévention des parasites externes chez leurs chats :
- En brossant régulièrement votre chat, vous maintenez son pelage propre et diminuez les risques de parasites externes. Concentrez-vous sur des zones comme le cou, les oreilles et la queue, où les parasites ont tendance à se cacher. Cela élimine les poils morts et prévient les infestations.
- Maintenir la propreté de l’environnement de votre chat est crucial pour éviter les parasites. Passez fréquemment l’aspirateur, lavez la litière à haute température et gardez les espaces extérieurs propres pour réduire les risques d’infestation.
- Programmez des visites régulières chez le vétérinaire pour des contrôles, inspections, recommandations préventives et dépistages de parasites.
- Évitez que votre chat interagisse avec des animaux errants ou infectés, car ils peuvent être porteurs de parasites externes. Gardez-le à l’intérieur ou surveillez ses sorties pour réduire les risques de contact avec d’autres animaux.
- Soyez prudent avec les produits anti-insectes près des chats, car ils sont sensibles. N’utilisez que des produits approuvés, car d’autres peuvent être mortels.
Références
https://www2.zoetis.fr/pathologies/chats/les-parasites-externes
https://www.santevet.be/fr/articles/parasites-internes-et-externes-du-chat-frequence-accrue
https://www.veterinairedulac.fr/images/clinique/fiches/Fiche-parasites-externes.pdf