La vaccination est l’une des plus grandes avancées de la médecine autant humaine que vétérinaire. Depuis l’existence des vaccins du cheval, on a pu éviter plusieurs épidémies qui ont des conséquences économiques des pertes animales désastreuses. Vacciner un cheval consiste en l’administration d’une quantité infime et inoffensive du virus pour que l’organisme du cheval fabrique des anticorps dirigés contre le micro-organisme.
La vaccination du cheval peut être obligatoire ou facultative selon les maladies et la législation en vigueur dans le pays. On recense entre autres les vaccins du cheval contre la grippe équine, la rhinopneumonie et le tétanos. Ces vaccins ont chacun un protocole bien défini comprenant souvent une primo-vaccination et des rappels.
La vaccination du cheval est un acte bénéfique. Pour comprendre les principes des vaccins du cheval, connaître les risques et les principes d’optimisation de la réponse vaccinale du cheval, nous vous invitons à parcourir notre article.
Les 9 points clés à retenir sur la vaccination du cheval
Pourquoi doit-on vacciner son cheval ?
La vaccination est un traitement préventif qui vise à protéger le cheval contre des maladies contagieuses. Il y a plusieurs raisons qui poussent les propriétaires à vacciner leur cheval :
- pour assurer la protection de l’animal contre certaines maladies contagieuses
- pour limiter la propagation d’épidémies même en dehors de son élevage, donc assurer une protection collective. La vaccination de son cheval est donc un acte citoyen et responsable.
En effet, plus le nombre d’équidés vaccinés est grande et moins il y a risque d’épidémie dans le pays concerné
- pour limiter la sévérité des signes cliniques de certaines maladies
- et aussi parce que certaines vaccinations du cheval sont obligatoires, selon les pays de résidence
- la vaccination permet de protéger les chevaux les plus fragiles comme les juments gestantes, les poulains, les chevaux malades ou les vieux chevaux)
Comment marche la vaccination chez le cheval ?
La vaccination du cheval est sous forme d’injection administrée par le vétérinaire. Généralement, cette injection est dans le cou du cheval. Elle n’est généralement pas douloureuse.
Une vaccination chez le cheval consiste à injecter une dose minimale d’un virus mort ou dont la force a été atténuée, donc rendu inoffensif. Le corps du cheval va alors réagir à la présence de ce virus en créant des anticorps.
La mémoire immunitaire de l’organisme du cheval permettra alors, lors des prochaines rencontres avec le même virus ou ceux qui le ressemblent de près, de réagir efficacement en produisant en masse des anticorps pour le protéger.
Les anticorps faiblissent cependant au fil du temps. C’est la raison pour laquelle le cheval sera vacciné de manière régulière. Ce sont ce qu’on appelle : les « rappels »
Une vaccination consiste en l’administration de plusieurs « primo-vaccination » suivi de rappels. Pour que le cheval soit protégé de manière optimale contre la maladie, il faut que toutes les « primo-vaccination » soient effectuées.
Pour être reconnue, la vaccination de votre cheval doit s’accompagner de l’apposition des vignettes sur son carnet de santé, avec le cachet et la signature du vétérinaire. Cette vignette permettra entre autres la traçabilité du lot de vaccins.
Quels sont les types de vaccination qui existent pour le cheval?
Selon la législation du pays concerné, chez le cheval, il y a :
la vaccination obligatoire
Ce type de vaccination dépend du statut du pays concerné sur la présence ou l’absence des maladies sur le territoire. Ce sont des obligations qui résultent également des accords de circulation et de commerce du bétail entre différents pays.
la vaccination facultative
La vaccination facultative, comme son l’indique, n’est pas obligatoire mais elle est fortement recommandée pour protéger le cheval. Le propriétaire fera alors le choix de vacciner son cheval ou non contre ces maladies.
Quelles sont les vaccins existants pour le cheval et contre quelles maladies protègent-ils ?
La vaccination contre la grippe équine
La grippe équine est une maladie très contagieuse du cheval. Elle est due au virus influenza de type A : H7N7 ou H3N8. Il s’agit d’une maladie qui se transmet par voie respiratoire.
Les symptômes majeurs de cette maladie sont similaires à ceux de la grippe chez les humains:
- des toux
- une fièvre
- un abattement
- des douleurs musculaires
- éventuellement des complications pulmonaires
Le protocole vaccinal pour cette maladie consiste à :
- faire une primo-vaccination : 2 injections à 21 à 92 jours d’intervalle, la première injection à 4 mois d’âge du poulain si la mère n’a pas été vaccinée, ou à 6 mois d’âge dans le cas contraire
- une troisième injection entre 5 à 6 mois après la deuxième injection de la primo-vaccination
- un rappel annuel
- un respect de minimum 7 jours entre le vaccin et toute compétition ou course du cheval
La vaccination contre la rhinopneumonie
La rhinopneumonie du cheval est une maladie due à un herpesvirus HVE-1 ou HVE-4. Il existe trois formes de la maladie :
- la forme respiratoire
Dans cette forme, la transmission se fait par voie aérienne. Elle a une allure grippale surtout chez les jeunes
- la forme abortive
Cette forme provoquent des avortements. Ces avortements se produisent en général entre le 6ème et le 11ème mois, mais le plus souvent après le 9ème mois, donc provoque un avortement dit tardif. Lorsque la gestation arrive à terme, le poulain tend à mourir peu après la naissance.
L’éleveur est généralement alerté par des avortements en série dans le cheptel, pouvant toucher jusqu’à 90% des femelles gestantes, et qui surviennent 30 à 45 jours après le premier avortement.
- la forme nerveuse
Dans cette forme, on assiste à une variété de symptômes allant de problèmes de coordination du cheval jusqu’à la paralysie du train postérieur.
Le protocole vaccinal pour protéger le cheval contre la rhinopneumonie consiste à :
- une primo-vaccination : 2 injections à 1 mois d’intervalle avant la première saillie
- un premier rappel 6 mois après la dernière injection
- un rappel supplémentaire durant la gestation (5e, 7e et 9e mois)
- pour les autres chevaux non gestants ; des rappels annuels ou tous les 6 mois après la primovaccination
La vaccination du cheval contre le tétanos
En raison des blessures qui atteignent souvent les chevaux, le tétanos fait partie des maladies contre lesquelles il convient de les protéger. C’est une maladie due aux toxines de Clostridium tetani et dont les symptômes majeurs chez le cheval sont des raideurs de la marche, des difficultés à s’alimenter, des spasmes musculaires violents et la mort.
Le protocole vaccinal contre le tétanos chez le cheval consiste en l’administration de trois injections :
- une première injection
- une seconde injection à intervalle de 4 à 6 semaines de la première
- une troisième injection après 6 à 12 mois à partir de la seconde injection
Ce vaccin peut être inoculé en même temps que celui qui protège contre la grippe.
La vaccination présente-t-elle un risque pour mon cheval ?
Comme tout médicament inoculé, des effets indésirables de la vaccination existent. Fresnay (2017) a démontré quelques-uns de ces risques liés à la vaccination chez le cheval dans son étude. C’est le cas notamment de :
- la présence d’une réaction localisée au point d’injection. Elle peut se présenter comme un gonflement, une douleur, un abcès, une raideur musculaire
- la présence d’une réaction générale (fatigue, fièvre) mais qui est très rare puisqu’elle touche 1 à 10 équidés sur 10000)
- la présence d’une réaction d’hypersensibilité qui se traduit par des urticaires, un œdème, un choc anaphylactique. Cependant, ceci est très rare et concerne uniquement moins d’un équidé sur 10000.
On estime que les risques sont généralement moindres par rapport aux avantages de la vaccination.
Comment minimiser les risques après la vaccination de mon cheval ?
Des précautions peuvent être prises pour minimiser les risques :
- faire administrer obligatoirement le vaccin par un vétérinaire
- en cas de doute ou de symptômes après une vaccination, il convient de consulter rapidement un vétérinaire
- préconiser une période de repos d’au moins 48h pour le cheval après la vaccination. La reprise du travail doit être progressive
- Si vous observez des intolérances au vaccin, vous pouvez le signaler à votre vétérinaire qui vous proposera un autre fournisseur ou laboratoire pour les prochains rappels. En effet, il a été démontré que les effets secondaires viennent surtout des autres composants dans la formulation et non du vaccin lui-même.
Notre avis de vétérinaire : comment obtenir une protection optimale via la vaccination chez le cheval ?
Pour conférer à votre cheval tous les avantages de la vaccination, quelques principes sont à respecter :
- S’assurer que le vaccin utilisé provient d’une source sûre et qu’il respecte les conditions de stockage et de transport. Pour ceci, s’assurer toujours que le vaccin a été administré par un vétérinaire, et s’assurer de l’existence de la vignette.
- Respecter le protocole vaccinal indiqué par les fabricants
- Procéder à un examen du cheval avant la vaccination. S’assurer qu’il est en bonne santé et qu’il n’est pas en cours de traitement avec des corticoïdes qui réduisent l’efficacité vaccinale
- Vacciner en dehors des périodes de stress du cheval et avant la prise de risque (idéalement 15 jours avant), par exemple un changement d’écurie ou une saison de concours qui le mettra en contact d’autres animaux
- Faire éventuellement des rappels supplémentaires par rapport au protocole classique, selon les recommandations de votre vétérinaire
Mon cheval a été correctement vacciné. Cela veut-il dire qu’il est protégé à 100% contre les maladies ?
La protection est essentiellement contre les maladies contre lesquelles il a été vacciné. Mais même si tous les protocoles ont été suivis, le cheval est tout de même susceptible de développer la maladie pour différentes raisons :
- La plupart des vaccins limitent la gravité des signes cliniques mais ne l’empêchent pas complètement
- Certains vaccins ne protègent pas contre toutes les formes de la maladie. C’est le cas par exemple du vaccin contre l’herpès virose 1 (HVE-1) qui protège de manière limitée contre la forme nerveuse
- Le système immunitaire peut également être dépassé lorsque le cheval est en présence d’une trop forte concentration de virus
- La réponse à une vaccination dépend également de chaque cheval. Tous les chevaux ne sont pas protégés de manière équivalente à cause de leur patrimoine génétique différent ou à cause d’une maladie qui entraîne une baisse d’immunité comme le syndrome de Cushing chez le cheval âgé.
- La vaccination ne doit pas alors baisser la garde des propriétaires : il convient de toujours respecter les mesures sanitaires comme la mise en quarantaine de nouveaux individus, le suivi rapproché de la santé des chevaux, non mise en contact des chevaux à risque et des chevaux fragiles, ainsi que les mesures d’hygiènes d’usage pour les locaux, le matériel, pour l’environnement comme la lutte contre les insectes vecteurs.
Références
Les vaccins chez le cheval
Vaccination et maladies