La névralgie du trijumeau se manifeste par des douleurs qui concernent généralement un seul côté du visage. Elle peut être due à une compression d’un nerf tout comme elle peut être la conséquence d’une autre maladie.
C’est quoi exactement une névralgie du trijumeau ? Quels sont ses causes et ses symptômes ? Comment la diagnostiquer ? Combien de temps dure-t-elle ? Comment la soigner ? Les réponses dans la suite de l’article.
Névralgie du trijumeau : définition et anatomie
La névralgie indique une douleur spontanée ou continue localisée sur le trajet d’un nerf. On parle de névralgie du trijumeau parce que le nerf en question est le nerf trijumeau. Il s’agit du cinquième nerf faisant partie des 12 paires de nerfs crâniens responsables de l’innervation du visage. Comme cette névralgie touche le nerf sensitif du visage, elle est également appelée « névralgie faciale ».
L’orifice de ce cinquième nerf s’étend du tronc cérébral jusqu’à l’intérieur du crâne. Aussi appelé « nerf trifacial », il rejoint le ganglion trigéminal qui se trouve dans le cavum de Meckel. À partir de là, il se divise en 3 branches pour permettre les mouvements de la mandibule et la sensibilité de différentes parties du visage. Et ce, en sortant du crâne grâce à des orifices osseux.
- La première branche concerne la division ophtalmique ou le territoire supérieur. Elle assure l’innervation du front et des yeux.
- La seconde est la division maxillaire ou le territoire maxillaire supérieur. Celle-ci s’occupe de la sensibilité de la joue, du palais buccal et de la lèvre supérieure.
- Quant à la troisième branche, c’est la division mandibulaire ou le territoire maxillaire inférieur. Elle innerve la lèvre inférieure et la mâchoire. Elle donne également du mouvement aux muscles qui sont impliqués lors de la déglutition et de la mastication.
Quelles sont les causes d’une névralgie du trijumeau ?
Bien qu’elle soit fréquente chez les femmes âgées de plus de 50 ans, la névralgie faciale touche aussi les personnes d’âge moyen ou les plus âgées. Il en est de même pour celles qui souffrent de scléroses en plaques. Cette maladie neurodégénérative chronique favorise la détérioration de la gaine protectrice du cinquième nerf.
La névralgie du trijumeau est due à la compression ou à l’irritation du nerf trijumeau. Dans la majorité des cas, l’origine de cette compression reste inconnue. Toutefois, selon différentes hypothèses, elle peut être le résultat :
- d’un contact avec une veine ou une artère, notamment l’artère cérébelleuse. Dans ce cas, la veine ou l’artère compresse le nerf et le rend incapable d’assurer correctement ses fonctions ;
- du vieillissement de la gaine de myéline qui protège le nerf ;
- d’une épilepsie ;
- d’une malformation des vaisseaux voisins ;
- d’une autre pathologie liée à la région bucco-dentaire ou de type tumoral, vasculaire, infectieux (zona), inflammatoire…
Quand la névralgie faciale est liée à la présence d’autres maladies, elle est dite « secondaire ». Dans le cas contraire, on parle de névralgie essentielle.
Il est important de souligner que le stress n’est pas un facteur de risque pour ce type de névralgie.
Quels sont les symptômes d’une névralgie du trijumeau ?
La compression du nerf trifacial provoque des crises douloureuses semblables à des tics. En effet, ces crises s’expriment par des contractions faciales ou des grimaces incontrôlables. Certains patients les décrivent même comme des décharges électriques parce qu’elles sont violentes et surviennent de manière inattendue.
Même si les douleurs sont généralement unilatérales (ne touchent qu’une hémiface), dans de rares cas, il est possible qu’elles soient bilatérales. Lorsqu’elles se manifestent, elles touchent principalement les joues, les lèvres, la mâchoire, les gencives, le menton, et parfois le front. Elles peuvent être :
- spontanées ;
- provoquées par le contact d’une zone faciale particulière appelée « zone gâchette » ou « trigger zone » ;
- causées par certains mouvements : mastication, mouchage, rasage… ;
- déclenchées par le stress, le froid ou des courants d’air.
Si la manifestation de la névralgie faciale essentielle se fait de manière discontinue, celle de la névralgie secondaire est continue. De plus, cette dernière peut engendrer des troubles permanents de la motricité ou de la sensibilité faciale.
Comment diagnostiquer une névralgie du trijumeau ?
Pour la plupart des douleurs faciales, les patients consultent soit un médecin traitant soit un dentiste. Au besoin, ces derniers peuvent les orienter vers un neurochirurgien ou un neurologue.
Lors de la consultation, un diagnostic clinique est effectué. Le praticien se base sur la description des douleurs faite par le patient. Il est facile d’identifier une névralgie faciale essentielle grâce aux caractéristiques des douleurs.
En cas de névralgie faciale secondaire, des examens médicaux peuvent être réalisés pour comprendre les causes. Entre autres, pour une suspicion de tumeur, le spécialiste réalise une IRM. Tandis qu’une prise de sang est nécessaire en cas de présence de signes indiquant une infection. En ce qui concerne l’hypothèse d’un cas de zona, une analyse au microscope des vésicules situées au niveau des oreilles peut s’avérer nécessaire.
Combien de temps dure une névralgie du trijumeau ?
Au début, les crises sont légères et brèves. Elles durent seulement pendant quelques secondes. Mais au cours de l’évolution de la névralgie, les crises deviennent progressivement intenses, fréquentes et longues. Quant aux périodes de crise, elles peuvent perdurer des jours, des semaines, des mois, et même des années.
Il est à noter qu’aucune douleur n’est ressentie entre les crises. Toutefois, le temps de rémission tend à devenir de plus en plus court au fur et à mesure que la névralgie progresse.
Comment soulager une névralgie du trijumeau ?
Le traitement d’une névralgie faciale à préconiser en premier lieu est le traitement médicamenteux. Lorsque celui-ci ne fait plus effet ou lorsque les douleurs résistent, des techniques telles que la chirurgie, la radiothérapie ou la thermocoagulation peuvent être utilisées.
En guise de médicaments, le médecin prescrit souvent des antiépileptiques en raison de l’inefficacité des antalgiques de type paracétamol. Il peut également recourir à des anticonvulsivants (comme la carbamazépine), des antimigraineux (comme le sumatriptan) ou des myorelaxants (comme le baclofène).
Quand le traitement médicamenteux n’arrive plus à soulager les douleurs, une opération chirurgicale peut être recommandée. Elle consiste à éliminer le vaisseau gênant et à protéger le nerf. L’effet de cette opération peut durer pendant plusieurs années.
La thermocoagulation est une alternative à cette opération. Elle permet de détruire les petites fibres du nerf trijumeau avec de la chaleur. Elle permet d’apaiser les douleurs tout en conservant les fonctions des grosses fibres qui assurent la sensibilité du visage.
Une technique d’irradiation peut aussi être utilisée. Cette technique est récente et fait appel au Gamma Knife. Elle consiste à faire porter au patient un casque multifaisceaux qui va irradier le nerf trifacial.
Le caractère imprévisible des crises de la névralgie du trijumeau rend quasiment impossible sa prévention. Néanmoins, lorsqu’une zone gâchette est identifiée, il est possible de faire attention à ne pas la toucher. Ce qui peut s’avérer difficile lorsque celle-ci atteint le niveau de la mâchoire parce qu’elle doit obligatoirement bouger pour parler, boire ou mastiquer.
Afin de soulager les douleurs, la meilleure solution reste de consulter un spécialiste pour qu’il trouve un traitement adapté. Si elle n’est pas traitée, une névralgie du trijumeau peut devenir un véritable handicap dans la vie quotidienne.