L’uroscanner est un examen d’imagerie réalisé dans le but d’explorer l’arbre urinaire. Celui-ci est constitué par les reins, les voies excrétrices (les uretères, la vessie, l’urètre) et la prostate (chez l’homme).
Cette méthode d’exploration est reconnue pour sa simplicité et son caractère indolore, largement utilisée pour évaluer divers problèmes urologiques et les douleurs lombaires.
Cependant, malgré sa praticité, il est important de noter que cet examen comporte des risques et des contre-indications à prendre en considération.
Pour en apprendre davantage sur cet examen et mieux vous préparer pour le jour J, poursuivez la lecture de ce guide complet, spécialement conçu pour vous.
Uroscanner : 5 points clefs à retenir
Qu’est-ce qu’un uroscanner ?
Également appelé Uro-TDM, l’uroscanner est une technique d’imagerie visualisant l’abdomen et le pelvis. Particulièrement centré sur l’axe urologique, cet examen est considéré comme étant un examen de référence dans l’exploration de l’appareil urinaire.
Analyse comparative : scanner et uroscanner
Vous avez sans doute souvent entendu le mot « Scanner » de nombreuses fois, que ce soit dans les films, à l’hôpital ou à travers vos proches. La question étant : Est-ce que l’uroscanner renvoi à ce même scanner ?
Afin de répondre à cette question, voyons d’abord ce qu’est le scanner ou la tomodensitométrie (TDM).
Il s’agit d’un examen d’imagerie permettant d’obtenir des images en coupes fines d’une ou de plusieurs régions du corps à l’aide d’un appareil diffusant des rayons X et connu sous le nom de scanner.
Cet instrument est constitué par un lit d’examen coulissant dans un anneau muni d’un tube émetteur à rayons X, qui va effectuer une rotation visant à couvrir les régions étudiées. Les images obtenues seront ensuite reconstruites en 2D ou en 3D grâce à un ordinateur.
Parfois, un produit de contraste à base d’iode peut être injecté par voie intraveineuse afin d’améliorer la visualisation d’une structure ou d’une lésion définie.
Cette technique est considérée comme très performante par sa capacité à fournir des images nettes et plus précises que la radiographie ou l’échographie.
Ainsi, vous l’aurez compris, un scanner vise à étudier une ou plusieurs parties du corps, déterminant les différents types de tomodensitométrie.
Cela nous ramène à l’uroscanner, qui, pour faire court, est un scanner centré sur l’appareil urinaire. À la différence que lors d’un uroscanner, l’injection d’un produit de contraste est de règle, sauf dans certaines situations qui seront déterminées par votre médecin.
Pour en savoir plus sur les différents types de scanner, cliquez ici.
Pourquoi faire un uroscanner ?
Votre médecin peut vous prescrire un Uro-TDM dans le but :
- D’établir le diagnostic d’une pathologie urologique afin d’adapter la prise en charge ou de décider d’un examen complémentaire
- De surveiller l’évolution de votre maladie urologique antérieurement diagnostiquée
- De contrôler l’efficacité d’un traitement
Indications de l’uroscanner
L’uroscanner est requis dans une variété de contextes cliniques pour explorer et évaluer différentes pathologies. Voici une liste non exhaustive de ses multiples indications :
1. Les troubles mictionnels :
- Des urines fréquentes et en petite quantité (pollakiurie), une envie pressante et soudaine d’uriner (miction impérieuse), une sensation de brûlure à la miction. Ces signes témoignent d’un processus irritatif, dont la recherche de la cause, en dehors d’une infection urinaire, justifie cet examen.
- La rétention urinaire : l’impossibilité d’uriner peut être liée à un obstacle sur les voies excrétrices.
Selon une étude rétro-prospective et descriptive incluant 68 patients réalisée dans le service d’imagerie médicale du CHU- Pr BSS DE KATI entre Juillet 2015-Juillet 2016 par Adama Namory KEÏTA, 61,76 % des indications de l’uroscanner sont des troubles mictionnels.
2. La présence de sang dans les urines (hématurie) :
Elle peut être présente à la fin (hématurie terminale) ou pendant toute la miction (hématurie totale). Dans cette situation, l’uroscanner permet de rechercher une atteinte rénale, une tumeur ou des lésions traumatiques.
3. Les douleurs lombaires :
Une douleur lombaire bilatérale ou unilatérale (colique néphrétique) peut évoquer une distension des voies urinaires liée à un obstacle, d’où l’intérêt de l’uroscanner.
4. Une infection urinaire récidivante
Une personne ayant eu au moins trois infections urinaires dans une année ou deux en six mois est considérée comme présentant une infection urinaire récidivante.
L’examen scanographique contribuera à rechercher les causes malformatives et obstructives probables de cette infection.
5. Autres
Outre les situations ci-dessus, votre médecin peut également juger qu’un uro-TDM est nécessaire :
- Pour le bilan d’extension d’un cancer
- En présence de fuites urinaires post-opératoires consécutives à une néphrectomie partielle (extraction partielle du rein)
- Devant une douleur scrotale (douleur ressentie dans le scrotum, la poche de peau qui contient les testicules)
Comment se préparer à un uroscanner ?
L’uroscanner est une procédure diagnostique accessible et peu intrusive, ne suscitant aucune appréhension majeure. Ce guide vise à vous fournir une préparation optimale pour l’examen, vous permettant ainsi d’aborder sereinement cette évaluation médicale.
Alors, voici quelques conseils :
1. Avant l’examen
- Lors de votre prise de rendez-vous, n’oubliez pas de préciser vos allergies, vos antécédents médicaux (diabète, maladies cardio-respiratoires et rénaux) ainsi que vos antécédents chirurgicaux.
- Si vous êtes diabétique et prenez des biguanides (antidiabétiques oraux), il est crucial d’informer votre diabétologue de votre examen à venir. Il pourra adapter votre traitement, car l’arrêt de ces médicaments le jour de l’examen et pendant les 48 heures suivantes sera nécessaire pour éviter le risque de complication.
- Des antiallergiques peuvent être pris 48 heures avant l’examen si vous êtes sujet à des allergies.
- Si vous ressentez une anxiété excessive, il est recommandé de consulter votre médecin. Celui-ci pourra vous conseiller un médicament adapté pour traiter l’anxiété.
- Si vous souffrez de claustrophobie, rassurez-vous, contrairement à l’IRM, l’anneau dans lequel vous serez placé ne sera pas fermé ; il disposera de deux extrémités ouverte.
- En raison de l’injection d’un produit de contraste, éliminé par les reins, un bilan sanguin évaluant la fonction rénale vous sera prescrit avant l’examen. Ce bilan peut inclure la mesure de la créatininémie, parfois associée à la glycémie.
2. Le jour J
- Il est nécessaire d’être à jeun pendant au moins 6 heures avant l’examen, en raison du risque potentiel de vomissements ou de nausées liés à l’injection du produit de contraste.
- N’oubliez pas d’apporter avec vous la demande d’examen, votre carte mutuelle, votre carte vitale, l’ordonnance de vos traitements actuels, les résultats des examens paracliniques précédents, ainsi que le compte-rendu opératoire si vous avez subi une intervention chirurgicale.
Déroulement de l’examen
- Une fois arrivé au centre d’imagerie, le médecin procèdera à un bref interrogatoire sur vos antécédents médicaux et chirurgicaux et sur les signes ayant motivé l’examen.
- Vous serez ensuite conduit à la cabine de préparation, où vos vêtements et les objets métalliques seront retirés (bague, boucles d’oreilles, piercing, etc.).
- L’infirmière vous posera un cathéter veineux sur l’avant-bras ou la main.
- L’équipe médicale vous installera sur un lit d’examen et passera par la suite dans une autre pièce munie d’un ordinateur, permettant le contrôle de la prise du cliché. Rassurez-vous, vous pourrez toujours communiquer par un microphone.
De plus, le personnel médical gardera un œil sur vous à travers une vitre et sera constamment prêt à intervenir en cas de problème.
- Vous serez allongé, immobile sur le lit d’examen, le bras le long du corps ou derrière la tête.
- En fonction de chaque centre, un accompagnant pourra vous assister dans la salle d’examen, sous la condition de porter une protection en plomb.
- Une fois installé, le lit va se déplacer vers l’anneau et la prise de clichés commencera. À un certain moment, le radiologue vous demandera de bloquer votre respiration.
- La prise de clichés comportera 3 phases :
- Une phase sans injection de produit de contraste
- Une phase avec injection de produit de contraste ou la phase néphrographique correspondant à l’arrivée du produit au niveau des structures de chaque rein.
- Une phase tardive ou la phase excrétoire qui correspond à l’élimination du produit par les voies excrétrices.
Phase avec injection de produit
Une injection intraveineuse préalable de 10 à 20 mg de Furosémide (diurétique) 5 minutes avant l’injection du produit est préconisée pour une qualité optimale de l’examen.
L’injection de produit de contraste se fait également en intraveineuse via le cathéter. Une sensation transitoire de chaleur peut être ressentie pendant son administration. Rassurez-vous, rien de grave.
La prise de clichés durera entre 10 à 30 minutes.
- À la fin de l’examen, le cathéter est retiré et vous serez reconduit à la cabine pour vous rhabiller.
- En tout, la durée de l’examen varie entre 1 h et 1h30
- Le radiologue pourra vous expliquer les premiers résultats retrouvés. Le compte-rendu, les clichés et un CD-ROM seront remis à votre médecin traitant.
- Après 15 à 30 minutes de surveillance d’une éventuelle réaction allergique, vous pourrez rentrer chez vous.
- Assurez-vous de boire 2 litres d’eau dans la journée afin d’éliminer le produit.
Quels sont les risques et contre-indications ?
En raison de la dose élevée de rayons X émise lors d’un uroscanner, cet examen expose à des niveaux élevés d’irradiation. Une exposition répétée ou prolongée augmente le risque de développer un cancer.
Cependant, l’équipe scientifique ne cesse de mener des recherches pour diminuer ou minimiser ce risque. Un protocole appelé « Split-bolus » est actuellement recommandé pour l’uroscanner, justement, pour réduire cette durée d’exposition.
Du fait de cette exposition aux rayonnements, une grossesse avérée ou suspectée et l’allaitement contre-indiquent cette imagerie.
Le produit de contraste iodé étant injecté par voie intraveineuse et éliminé par les reins :
- Un risque de réaction allergique à l’iode est possible.
- La présence d’une insuffisance rénale contre-indique ce procédé.
Résultats de l’uroscanner
Les résultats d’un uroscanner peuvent révéler un large éventail de pathologies. En voici une liste des troubles couramment détectés grâce à cet examen :
1. Les tumeurs
- Les kystes rénaux
- Le cancer du rein
- Le cancer de la vessie
- L’extension loco-régionale d’un cancer de la prostate, d’un cancer urologique, d’un cancer digestif ou gynécologique
2. Les calculs urinaires
Ce sont des amas de cristaux qui se déposent au niveau des voies urinaires. Ils peuvent être de siège rénal, urétéral ou vésical.
3. L’hydronéphrose
L’hydronéphrose correspond à la dilatation du rein par accumulation de l’urine en conséquence à un obstacle au niveau des voies excrétrices.
4. Les lésions secondaires aux traumatismes rénaux et vésicaux ou à une fracture du bassin.
Quel est le coût d’un uroscanner ?
La tarification de cet examen peut présenter des variations selon le centre d’imagerie médicale et la localisation géographique.
En France, le coût estimatif de cet examen est généralement autour de 300 euros.
Où réaliser un uroscanner ?
La majorité des centres d’imagerie propose cet examen, ainsi vous aurez l’embarras du choix. Vous pouvez également vous renseigner auprès de votre médecin à ce sujet ou bien faire des recherches en ligne pour vous informer sur les centres d’imagerie disponibles dans votre région.
Voici un site qui pourra vous aider dans votre quête, cliquez ici.
Références
Tout savoir sur l’examen de l’uroscanner – Compiègne – Acrim
Apport de l’uroscanner dans la Pathologie de l’appareil urinaire (bibliosante.ml)
Tumeurs de la vessie : qu’attend l’urologue de l’imagerie ? – ScienceDirect
Uroscanner : Déroulement et indications | Elsan
L’uroscanner pour l’étude de la voie excrétrice en 2008 – ScienceDirect
What a difference a delay makes! CT urogram: a pictorial essay – PMC (nih.gov)